Ivanhoé, grande épopée hollywoodienne, est représentatif du cinéma de studio de années 1950. En effet, aux Etats-Unis cette période marque un tournant pour les Studios : la télévision envahit les foyers et connaît un succès rapide. Les majors américaines doivent trouver un moyen de réaliser des films qui ne souffriront pas de la concurrence du petit écran. On se met alors à proposer des films à grand spectacle, en exploitant les potentialités techniques du cinéma : la taille et la couleur. C'est à cette époque que la couleur devient la norme au cinéma. Le Technicolor est arrivé sur les écrans dans les années 1930, d'abord par le cinéma d'animation - Des Arbres et des fleurs ou Blanche-Neige et les Sept Nains des studios Disney - puis dans des films en prise de vue continue. Cependant la particularité du Technicolor était son aspect peu naturel, les couleurs étant très vives et donc éloignées de la réalité. Les films utilisant ce procédé jouaient donc sur ces couleurs accentuées, conférant aux films un ton surréaliste, merveilleux. Les grands chefs d'oeuvre du Technicolor sont des films fantastiques - Le Magicien d'Oz -, des comédies musicales - Le chant du Missouri - ou des films d'aventures - Les Aventures de Robin des Bois. Ceci explique que Richard Thorpe ait aussi joué sur cette carte pour Ivanhoé. Il sera suivi l'année d'après par une autre épopée moyenâgeuse, Les Chevaliers de la Table Ronde, qui en plus du Technicolor sera en Cinémascope, nouveau format d'image plus large et donc encore plus spectaculaire. 
À l'image des multiples adaptations de la légende de Robin des Bois - d'ailleurs présent dans le film -, Ivanhoé, adapté d'un roman de Walter Scott, propose une vision imaginaire de l'Angleterre des Plantagenêt. En prenant des personnages - Richard Coeur de Lion ou le Prince Jean - et des situations réelles - les croisades et la capture de Richard, le film construit un héros courageux, fidèle, au sens morale irréprochable, en faisant le héros américain par excellence.

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