A l'occasion des vacances, Sang-woo est contraint par sa mère de séjourner chez sa grand-mère, à la campagne. Pour ce jeune garçon des villes, accroché à sa console de jeux, la cohabitation avec la vieille femme, muette et se déplaçant avec difficultés, paraît insurmontable. Mais au fil des jours, quelque chose passe entre ces deux êtres que tout oppose...
L'histoire du film est si simple qu'elle peut paraître simpliste : l'opposition entre ville et campagne, entre générations qui n'arrivent pas à communiquer, etc. Pourtant, à force de délicatesse, de silence, et d'une gestion particulièrement fine du temps qui passe, la réalisatrice réussit une prouesse : elle réunit Sang-woo et sa grand-mère par les seuls moyens du cinéma, sans jamais forcer, et surtout sans que ni l'un ni l'autre ne renonce à qui il est fondamentalement. Ainsi, Sang-woo reste un enfant de la ville, et n'abandonne pas sa console : ce n'est pas sur ce plan que la réconciliation opère. C'est plutôt à la naissance d'un sentiment fragile, muet, qu'on assiste. Et aussi, même si le film ne quitte jamais le décor qu'il s'est choisi, il livre aussi un portrait sans concession de la société coréenne d'aujourd'hui, et les ravages d'une croissance économique qui privilégie la quête du bonheur égoïste au détriment des liens familiaux. Mais ce n'est pas le sentiment qui domine : le spectateur termine le film avec la sensation d'avoir assisté à un petit miracle.
Lire la suite MasquerJiburo est le deuxième film de la réalisatrice... Mais elle a écrit le scénario bien avant de réaliser son premier film. L'interprète de la grand-mère n'est pas une professionnelle : elle a été choisie après une rencontre fortuite !
Jiburo est inscrit au catalogue du dispositif national Ecole & Cinéma. Retrouvez la fiche "en famille" sur la plateforme Nanouk
Nous conseillons ce film à partir de 6/7 ans.