L'enfant au Grelot
Jacques-Rémy Girerd - France - 1998 - 26 min
Au cœur d’une forêt enneigée, un couffin tombe du ciel. A l’intérieur, un bébé emmailloté pleure à chaudes larmes, un grelot à la main. De retour de sa tournée, un facteur, Grand-Jacques, découvre le bébé et l’emmène à l’orphelinat de Mamie Rose. Prénommé Charlie, il y grandit aux côtés de six autres enfants et accompagne souvent Grand-Jacques dans ses tournées. A l’approche de Noël, il doit accomplir seul une mission de la plus haute importance : livrer les précieuses lettres des enfants au père Noël. Mais cette année, celui-ci n’est pas du tout d’humeur à tenir son rôle…
Et, en préambule, trois courts métrages d'animation mettant en scène des animaux :
Dîner intime
Janet Perlman - Canada – 1996 – 7 min 15
Pour un caméléon, rien de plus facile que de prendre un repas. Avec sa longue langue, il gobe en un rien de temps le moindre insecte alentour. Les choses se corsent quand deux caméléons un peu nigauds se disputent la même proie. S’en suit un pugilat auquel une grenouille saura mettre un terme avec diplomatie.
La chat d'appartement
Sarah Roper - France – 1998 – 7 min 15
Un chat d’appartement new-yorkais en mal d’attention prend la poudre d’escampette. Il n’a qu’un objectif en tête : le jardin verdoyant niché sur le toit de l’immeuble d’en face, oasis survolé par des pigeons bien dodus. Pour y parvenir, le félin domestiqué devra parcourir un chemin semé d’embûches…
La grande migration
Iouri Tcherenkov - France – 1996 – 8 min
Parfois, l’hiver surgit sans crier gare. Les arbres se trouvent soudainement dénudés, et les oiseaux transis de froid. Il est alors temps de migrer ! Un drôle d’oiseau se lance dans cette aventure, qui s’avère fort déroutante. Le trafic aérien est perturbé par une météo capricieuse, et ce n’est pas facile de maintenir le cap vers le Sud, surtout lorsqu'on perd le Nord…
Il n’y a aucune parole dans les trois courts métrages d’animation qui précèdent L’enfant au grelot, mais que de ronronnements, de coassements et de bruits d’ailes ! Ces trois aventures déclinent avec humour les tracas de quelques animaux vivant respectivement en ville, au cœur de la jungle et dans les airs. Le Chat d’appartement raconte les vicissitudes d’un chat évoluant dans un décor élégant (arabesques, murs en papier journal) sur fond de musique jazzy. Les animaux de Dîner intime sont nombreux à observer les deux caméléons qui se chamaillent pour des broutilles. Grâce à l’intervention d’une grenouille médiatrice, ils apprendront quelques rudiments pour pouvoir cohabiter ensemble. Quant à La grande migration, elle met en scène un oiseau en route vers les pays chaud, si désorienté que sa perte de repère gagne le film… et le spectateur.
L’Enfant au grelot.
D’où vient le petit Charlie ? Et quel est le rapport entre son histoire et le terrible secret du Père-Noël ? Le film raconte cette quête des origines à travers la forme d’un vrai conte de Noël. Aux confins d’une bourgade indéterminée, la neige a étendu son manteau blanc sur la forêt. Les couleurs chaudes de l’orphelinat emmitouflent les enfants qui s’apprêtent à fêter Noël. Les cheminées fument. Les étoiles sont dotées de pouvoirs magiques. Rennes, traineau et cadeaux complèteront-ils le tableau aux côtés du père Noël, comme chaque année ?
Tout en mettant en place ce cadre bien connu de tous, Jacques-Rémy Girerd a créé un univers original, à la fois familier et fabuleux, émaillé de références picturales (de Paul Klee à Van Gogh). Les arbres de la forêt sont des triangles mauves, verts, bleus, semblables à des sucettes colorées plantées dans un tapis neigeux. Le toit de l’orphelinat sert d’observatoire aux enfants rêveurs qui cherchent leur bonne étoile. Devant Grand-Jacques et Charlie, les décors semblent s’incliner. A vélo, ils roulent sur les toits des voitures pour esquiver les embouteillages, franchissent un improbable pont en forme de fer à cheval, sillonnent à toute berzingue les routes en lacet qui serpentent à travers les collines. Les tournées du facteur sont des plus sportives ! Mais devant le chalet du père Noël, tout s’immobilise…
Les personnages sont chaleureux, doux et pétillants. Nez volumineux, mains minuscules, yeux rieurs, joues rosées par le froid : ils sont reconnaissables entre mille. Les acteurs qui leur prêtent leurs voix donne à chacun un caractère bien trempé. Avec son accent chantant, sa silhouette longiligne et sa moustache soigneusement lissée, Grand-Jacques est un facteur casse-cou très attachant, lointain collègue de François, le facteur de Jour de fête. Quant au père Noël, on le retrouve tel qu'on le connait, avec son embonpoint douillettement ceint de son éternel costume rouge à grelot, sa barbe blanche bien fourni. Il retrouve sa bonhomie légendaire au cours d’une touchante scène de retrouvailles, où le merveilleux opère in extremis. Même le père Noël a le droit à l’erreur, et à ses moments de blues…
Jacques-Rémy Girerd, réalisateur de L'Enfant au grelot, est le fondateur des studios Folimage. Il a réalisé plusieurs longs métrages d’animation : La Prophétie des grenouilles, Mia et le Migou, Tante Hilda ! (coréalisés avec Benoît Chieux). Il a également produit Une vie de chat et Phantom Boy d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.
L’Enfant au grelot a été sélectionné dans plusieurs festivals. Il a remporté différents prix, dont le Cartoon d’Or - prix du meilleur dessin animé européen en 1998. A sa sortie, le film a connu un grand succès public avec plus de 330 000 entrées. Il est ressorti au cinéma en 2004.
Iouri Tcherenkov, réalisateur de La Grande migration, a également coécrit La Prophétie des grenouilles et Mia et le Migou.
Dès 3 ans.