Avec L’hiver féerique, le distributeur de films, KMBO, continue son travail exigeant de promotion du cinéma d’auteur pour les plus jeunes spectateurs. Ce programme constitué de 7 courts métrages d’animation autour du thème de l’enchantement de l’hiver est une très belle réussite !
Tout d’abord sur le plan formel, au-delà de leur beauté plastique, les films rencontrent le besoin des tout petits d’être dans une relation d’objet. L’animation fait intervenir beaucoup de matières : pâte à modeler, dentelle, tissus, laine, dessin, papier découpé, voiles… et rend ainsi le cinéma tactile.
Le rythme du montage, la qualité des univers sonores, la simplicité du récit respectent les capacités cognitives et sensorielles des plus petits et c’est une qualité importante à souligner quand on prétend proposer des films à des enfants qui prennent bien souvent pour la première fois le chemin de la salle de cinéma.
Comme toute œuvre artistique, les films de ce programme proposent à leurs jeunes spectateurs d’explorer leurs émotions les plus cachées et même celles qui ne sont pas toujours agréables : le trouble que peut provoquer l’autre dans sa différence, la peur de la séparation, l’anxiété, l’absence, la solitude et l’ennui que chacun peut ressentir à un moment dans sa vie.
Toutes ces émotions qui peuvent parfois nous bouleverser trouvent ici une sorte d’apaisement dans des valeurs que promeuvent les sept histoires de ce programme : l’ouverture à l’autre, l’importance de l’absence de préjugés, le partage, la générosité, le courage, l’importance des liens familiaux… Les films célèbrent en particulier le pouvoir de l’imaginaire enfantin qui permet de se projeter dans un ailleurs, qu’il soit poétique ou meilleur, situé dans le présent ou le futur, c’est un avenir possible, une promesse et un espoir. La frontière ténue entre l’imagination et le rêve est aussi subtilement abordée. Enfin, si l’hiver est propre à l’enchantement de l’environnement, la succession des saisons : automne-hiver-printemps, que donnent à voir plusieurs des films, inscrit les jeunes spectateurs dans un monde cyclique qui passe et se renouvelle. Donner du sens au monde, voilà ce que permet le meilleur du cinéma jeune public !

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