La Légende de la forêt

La Légende de la forêt

De Osamu Tezuka - 54 min - 1987 (Japon)
La Légende de la forêt
à partir de 8 Ans

Synopsis

La Sirène, 1964, 8 minutes
« Un jeune homme, qui venait d'un pays lointain et qui aimait rêver » s'éprend d'une sirène. Leur passion les entraîne dans des mondes merveilleux. Mais, bien vite, la jalousie des hommes devient une entrave à leur idylle... Une charge anti-totalitaire, où la force de l'imagination s'exprime par un trait gracile et un tourbillon graphique quasi expérimental.

La Goutte, 1965, 4 minutes
Sur un esquif, un naufragé totalement assoiffé se voit jouer des tours, à la limite de l'hallucination, par une goutte d'eau facétieuse. Un film dont la cruauté n'a d'égal que son humour noir.

Le Film cassé, 1985, 6 minutes
Tezuka parodie les vieux dessins animés du début du siècle. Volontairement vieilli et rayé, le film fait croire à un mauvais défilement des images et le cow-boy en profite pour sortir des photogrammes et passer d'une image à l'autre. Un film d'une inventivité absolument réjouissante et hilarante !

Le Saut, 1984, 6 minutes
Un dessin animé en caméra subjective, où une créature bondit à la surface de la terre. Ses sauts surhumains l'amènent jusqu'aux feux de l'enfer, mais il fait bon retrouver son cher petit chez soi, comme il se doit, après un voyage initiatique !

La Légende de la forêt, 1987, 30 minutes
Un petit écureuil volant tombe du nid. Il survit, mais va devoir se confronter à la folie destructrice d'un bûcheron. La forêt est menacée par les bulldozers. Mais les arbres, les animaux et toutes les créatures fantastiques qui la peuplent se liguent et se révoltent, pour que les puissances végétales anéantissent les complexes militaro-industriels qui les menacent.

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L'avis de Benshi
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La Légende de la forêt fut découvert en France, en 2002, dans un programme de courts métrages comprenant quatre autres films d'animation, stupéfiants par leurs trouvailles graphiques, qui témoignent du talent éclectique et de l'esprit d'indépendance d'Osamu Tezuka.

Sur une musique de Tchaïkovski, la 4ème Symphonie, le dernier film du programme, La Légende de la forêt, évoque, en deux actes, les rapports entre l'homme et la nature, ou plus exactement entre l'homme et la forêt, et les êtres vivants qui la peuplent. Sur les quatre parties qu'il avait initialement prévu de réaliser, Tezuka n'en réalisa que la moitié, mais ces deux actes suffisent largement pour nous permettre d'éprouver l'ampleur et l'ambition de ce projet. Cette œuvre lyrique à la gloire de la nature, à la portée écologique, sublimée par la musique de Tchaïkovski élabore également une pensée politique, portée par sa forme même.
Acte 1. Le combat acharné que livre l'homme à la forêt éclate avec une rare violence, amplifiée par la musique et par le montage. Les gros plans de la tronçonneuse et de la blessure qu'elle inflige à l'arbre surgissent comme des plaies béantes et font l'effet d'un effroyable cri. La férocité et l'acharnement du bûcheron est figurée par des gros plans en contre-plongée, d'autant plus brutaux que les animaux semblent fragiles et démunis. Mais l'union fait la force...
Acte 2. Les machines organisées en une armée destructrice évoquent des images de guerre, d'autant qu'à leur tête, règnent des dictateurs. Mais là encore triomphe le bien contre l'autoritarisme.

Mais nous ne devons pas oublier que La Légende de la forêt est un dessin animé ! Et l'extraordinaire singularité de ce film tient au projet formel qui le structure : Tezuka raconte, en même temps que cette légende, l'histoire du dessin animé. Ainsi commence-t-il par du banc-titre, où la caméra se déplace sur des gravures en noir et blanc immobiles, puis viennent la couleur et le mouvement. Celui-ci est introduit par un zootrope, un jouet optique d'avant la naissance du cinéma, qui permet de comprendre la décomposition du mouvement (et l'illusion du mouvement). Puis le style graphique de Tezuka brasse une multitude d'inspirations, qui s'étend du dessin animé primitif à Walt Disney pour s'affirmer en un trait affuté, parodique par moment, joyeux enfin et enlevé.

Ce diptyque permet de prendre la mesure du talent iconoclaste de Tezuka et de la dimension profondément humaniste de son œuvre.

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Osamu Tezuka (1928-1989) est un des grands maîtres fondateurs de l'anime japonaise actuelle. Il n'est pas seulement le père d'Astro Boy, figure mythique du manga, dont il réalisera une série tout aussi culte et source d'inspiration pour d'innombrables créateurs, parmi lesquels Stanley Kubrick, ou des chorégraphes contemporains, tels Sidi Larbi Cherkaoui. Tezuka, qui créa en 1961 sa propre société d’animation, la Muchi Production,  et paya cher son esprit d'indépendance (une faillite personnelle, en 1973, dont il ne se remit jamais vraiment), nous laisse une œuvre riche et protéiforme. Tout au long de sa carrière, Tezuka ne cessa, parallèlement à ses séries télé et longs métrages plus commerciaux, d’expérimenter avec des courts métrages de tous ordres, allant de l’abstraction au pastiche. C'est cette diversité qu'il nous est permis d'explorer grâce à ce programme et aussi grâce à l'édition DVD du distributeur français, Les Films du paradoxe, qui comporte trois titres supplémentaires : Histoires du coin le rue (1962, 36 minutes), Tableaux d'une exposition (1966, 37 minutes) et Autoportrait (1988, 13 secondes).

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Pour le spectacle grandiose en musique et en images !
  • 2 Pour l'histoire du cinéma et de l'animation
  • 3 Pour la virtuosité et l'humour du "Film cassé"

Pour quel public ?

A partir de 7/8 ans. Des scènes de La Légende de la forêt demeurant assez impressionnantes, ainsi que La Sirène abordant la répression.

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