Shûhei Amamiya est un jeune garçon issu d’un milieu aisé, qui depuis sa plus tendre enfance s’entraîne dur pour devenir un grand pianiste. Un jour, il doit déménager de Tokyo pour aller vivre près de sa grand-mère malade dans une petite ville de province. Il y fait la connaissance de Kaï Ichinose, un camarade de classe turbulent des bas quartiers, qui lui révèle l’existence d’un mystérieux piano au fin fond de la forêt, dont il est le seul à être capable de jouer. Shûhei est subjugué par le talent apparemment inné de Kaï. Rapprochés par leur passion commune et malgré leurs différences, les deux garçons deviennent amis. Mais leur amitié résistera-t-elle à la compétition et à la jalousie que peut susciter le talent de l’un et de l’autre ?
« Jouer son propre piano » pourrait être le leitmotiv de ce joli film d'animation japonais. Cette consigne donnée par le professeur de musique au jeune prodige Kaï imprègne le film, devenant une véritable quête pour les personnages. Mais trouver sa touche, sa façon de jouer, n’est bien sûr pas le seul enjeu pour ces jeunes musiciens en devenir, qui sont aussi, et avant tout, des enfants en train de grandir. « Trouver son piano » équivaut alors à trouver son identité, à trouver sa voie, et gagner sa confiance en soi. La musique relevant du monde du sensible et de l’émotion, elle est un médium privilégié pour aborder ces questions initiatiques de recherche d'identité : pourquoi faire de la musique ? Faut-il forcément une raison ? Y en a-t-il une plus valable que d’autres ? Est-ce normal d’être jaloux de ceux qu’on trouve meilleurs que soi ? Pourquoi faudrait-il être le meilleur ? Peut-on jouer uniquement pour le plaisir, comme le fait Kaï ? Ou bien faut-il jouer sérieusement, comme le fait Shuhei ? A travers ces questions existentielles et philosophiques, auxquelles sont confrontés les personnages, le film propose également une introduction au monde de la musique classique. Un des enjeux du film semble être de lui donner corps. Le piano de la forêt, par exemple, est traité comme un personnage : il porte un nom, sa conception est unique, il a un son reconnaissable entre tous et il paraît capable de déceler le talent brut de Kaï. Tout au long du film, les personnages tentent d’expliquer la musique et ses mystères en l’associant à des instants, des sensations, des sentiments. La musique s’avère enfin créatrice de liens : lien social, amical, émotionnel. Et si pour certains le talent est inné, pour d’autres, il reste à construire et se cultive précieusement. Le plus important étant la passion qu’on y met et le sentiment d’accomplissement qu’elle peut procurer...
Lire la suite MasquerPiano Forest est adapté d’un manga de Makoto Isshiki intitulé Le piano de la forêt : le monde parfait de Kaï, paru entre 1998 et 2015, et comptant au total 26 volumes. Le film reprend seulement les cinq premiers volumes du manga.
C'est le chef d'orchestre et pianiste virtuose russe Vladimir Ashkenazy qui interprète les morceaux de piano joués par Kaï dans le film. Les autres pianistes du film, Shuhei, Takako et le professeur Ajino, ont également chacun leur interprète.
Afin de restituer au mieux les mouvements des pianistes, les dessinateurs et animateurs ont d’abord observé la façon de jouer de Vladimir Ashkenazy, puis l’ont retranscrite en animation, tout en l’adaptant afin de donner une gestuelle unique à chacun des personnages.
Nous le recommandons à partir de 8 ans. L'aspect initiatique très marqué de ce film - les nombreuses réflexions et questionnements qui le traverse - pourrait décourager (et ennuyer) les plus jeunes.