20 000 lieues sous les mers
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1868, côte pacifique des États-Unis. Des bateaux périssent mystérieusement en mer, attaqués par ce que l’on suppose être un énorme monstre marin. Le gouvernement américain affrète une frégate qui a pour mission de mettre la main sur la fameuse créature. À bord, Ned Land, un blond musclé et hâbleur, célèbre maître harponneur (Kirk Douglas), Professeur Aronnax, un élégant scientifique plus à l’aise au milieu des livres que sur le terrain (Paul Lukas), et Conseil, son fidèle apprenti (Peter Lorre). Après des mois de recherche, nulle trace du monstre. Alors qu’ils sont sur le point d’abandonner, nos trois personnages se heurtent à ce qui ressemble à un monstre...
20 000 lieues sous les mers est à la fois un grand classique des productions Walt Disney et de l’histoire du cinéma.
Richard Fleischer, fils du célèbre Max Fleischer, créateur de Popeye et Betty Boop, est engagé pour diriger cette première réalisation Walt Disney en prise de vue réelle. Le challenge est total. Rien que pour construire le Nautilus, merveilleux sous-marin du film, il faut plus de 200 maquettes préparatoires. Avant de se lancer dans le tournage, le chef décorateur des studios Disney et les équipes préparent la fabrication du film pendant 14 mois.
Mais Walt Disney a compris que des actions impressionnantes et des décors à couper le souffle ne suffisent pas à faire un bon film. Le scénario est primordial. Adapté librement du roman éponyme de Jules Vernes, 20 000 lieues sous les mers ne raconte pas seulement les aventures et les déboires marins de trois personnages aux aspirations divergentes, mais fait se confronter avec suspens au sein du fascinant Nauctilus de véritables visions du monde. Ce qui commence comme une guerre en mer se transforme alors en guerre psychologique.
Pour ne pas avoir à subir la violence du monde, Nemo, créateur et capitaine du Nautilus, s’est retiré au fond des mers avec une jolie femelle phoque, Esmie. Il fume des cigares faits à partir d’algues et se nourrit exclusivement de poissons et de crustacés. L’homme a tellement souffert qu’il ne fonde plus aucun espoir en l’être humain et préfère détruire des vies individuelles pour un bien qu’il imagine supérieur. Mais l’énergie qui fait marcher son super navire pourrait se retourner contre l’humanité si elle tombait entre les mains des mauvaises personnes. Face à lui, le raisonnable Professeur Aronnax fait pâle figure. Sa fascination pour Némo et ses inventions l’aveugle. Il est prêt à mettre sa vie en danger pour satisfaire sa curiosité. Pris entre son apprenti Conseil, Ned Land, un marin en apparence banal, et le diabolique capitaine, l’homme de sciences ne sait plus à quel saint se vouer.
Tourné dans les années 50, 20 000 lieues sous les mers reste profondément actuel. Ses acteurs, ses décors et ses effets spéciaux sont encore aujourd’hui époustouflants. Et parce qu’il explore les notions de bien et de mal, la manière de concilier liberté et vie en société, le film de Richard Fleischer est intemporel et universel.
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Ce film est la première production d’envergure des studios Disney réalisée en prise de vue réelle, Disney étant alors spécialisé jusqu’ici dans l’animation. Cette production réussie a été récompensée à plusieurs reprises. En 1955, le film reçoit deux Oscars, l’Oscar de la meilleure direction artistique et l’Oscar des meilleurs effets visuels.
Pour l’anecdote, on peut raconter que Richard Fleischer, fils de Max Fleischer et neveu de Dave Fleischer, qui incarnaient dans les annnées 50 les rivaux numéros un de Walt Disney, fut très étonné que l’on fasse appel à lui. Avant d’accepter la proposition qui lui était faite, Richard rend visite à son père et lui demande son approbation pour travailler sur cette production Disney. Son père la lui donne alors, en lui demandant de dire à Walt Disney qu’il a très bon goût en terme de réalisateur.
20 000 lieues sous les mers est la première adaptation au cinéma du chef-d’œuvre éponyme de Jules Vernes paru en 1870. Pour écrire son roman, Jules Verne déplace sa famille en Baie de Somme et écrit sur un bateau qu’il appelle son « cabinet de travail flottant ». Il passera également plusieurs mois en mer sur le Great Eastern pour découvrir les détails de la vie marine et les retranscrire le plus fidèlement possible dans son roman. Le Nautilus est nommé ainsi en référence à un navire du même nom qui fonctionnait à l’éléctricité, créé en 1797 par un ingénieur américain.
La pieuvre géante du film a été conçue par le génial spécialiste des effets spéciaux Bob Mattey. Ce dernier travaillera également quelques années plus tard sur un autre classique du cinéma, Les Dents de la mer.
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La plus évidente et la plus belle manière de prolonger cette magnifique aventure en mer est de lire ou relire le roman de Jules Vernes avant ou après avoir vu le film, publié aux éditions Gallimard.
Parce qu’en allant chercher ce qui nous semble le plus éloigné de nous, nous apprenons finalement à mieux nous connaître. Les plus grands peuvent voir ou revoir d'autres films qui explorent la thématique du monstre :
Le Monde perdu de Harry O-Hoyte, sorti en 1925 aux États-Unis
L’Etrange Créature du lac noir de Jack Arnold, sorti en 1954 aux États-Unis
À tout âge, enfants ou adultes, le film constitue une merveilleuse plongée dans les profondeurs. Il peut être vu à partir de 8 ans, notamment parce que le film dure plus de deux heures.
