Alamar
Rédigée par Nadia Meflah

Alamar

De Pedro Gonzalez-Rubio - 1h13 - 2009 (Mexique)
Alamar
à partir de 8 Ans

Synopsis

Jorge et Roberta viennent de deux mondes différents. Elle est Italienne, il est Maya, et de leur amour est né un petit garçon, Natan. Jorge est retourné vivre au Mexique, et Natan a très envie de retrouver son père pour passer les vacances avec lui. Tous les deux, ils rejoignent Matraca, le père de Jorge qui vit dans une maison sur pilotis, dort dans un hamac et vit de la pêche. Ensemble, le grand-père, le père et le fils, traquent la langouste et les poissons exotiques. Natan apprend alors à écailler le poisson, s'initie à la lutte, découvre de nouvelles plantes, de nouvelles espèces animales et une nouvelle façon de vivre, bien loin de tout ce qu'il a pu connaître en Europe...

Rédigée par Nadia Meflah
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Alamar ! Et déjà résonne en nous l'appel de la mer, à l'image de l'affiche bleutée, ouverte sur cette immensité marine, où le ciel enlace un père et son enfant, dans une harmonie presque céleste. C'est aussi la mère, celle qui est présente mais lointaine. Cette mère qui confie son enfant à son père le temps d'un été, le temps de l'amour et de la filiation.

Comment ne pas être profondément touché par cette histoire intemporelle qui nous rappelle les fondements de notre humanité ? Nous cheminons avec cet enfant dans l'apprentissage des gestes de la vie, dans une attention soutenue et une constante découverte. Natan est né d'un couple qui s'est aimé et qui vit désormais séparé, sur deux continents différents, avec des modes de vies opposés. Jorge, le temps d'un été, transmettra à son fils les gestes immémoriaux que tout pêcheur respectueux de la nature porte en lui. Isolés dans leur maison sur pilotis, au coeur d'une barrière de corail dans le Golf du Mexique, nous partageons avec eux une intimité à la frontière entre documentaire et fiction. Avec simplicité, comme si nous étions à notre place prés d'eux, nous sommes conviés au spectacle intime et solaire de leur vie, où un petit homme élevé par sa mère en Italie, découvrira avec son père ce qu'est le rythme de la vie ; comment l'air, le vent, le ciel et la mer font partis intégrantes de son histoire aussi. Ce père aux cheveux longs, ouvre grandes les fenêtres sur son monde, fait de sensations et d'impressions. Des couleurs de la mer et du ciel aux senteurs du barracuda cuit, tout est sens et signes.

Tourné en vidéo numérique, le cinéaste réussit à faire de la vie quotidienne une histoire qui touche à l'universel. Au plus près de cette évolution en marche, nous sommes touchés de voir comment Natan apprivoise ce monde, et par-là même, grandit sous nos yeux, le temps d'un été. Tout est fragile et essentiel, et le petit homme, qui représente en fait toute l'humanité en nous, nous montre combien nous avons aussi à grandir.

Quel magnifique et apaisant récit de la vie !

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Le lieu du tournage 
Banco Chinchorro, où fut tourné Alamar, est la barrière de corail la plus grande du Mexique et la deuxième la plus étendue au monde. Elle a été inscrite en 1996 "Réserve Naturelle de la Biosphère" par l’UNESCO et bientôt nommée "Site d’Héritage Mondial", avec ses milliers d’espèces uniques au monde. Banco Chinchorro se trouve à trente kilomètres de la côte. Le village le plus proche s’appelle Mahaual, et se situe entre le récif et Chetumal, juste au Nord du Belize. Depuis Mahaual, il faut deux heures de bateau pour accéder à ce récif et ces maisons appelées « palafittes »

Le cinéma comme mémoire d'un monde qui disparaît
Alamar est aussi un film sur la fragilité du monde qui nous abrite. La barrière de corail mexicaine est menacée. Dans quelques années, de ce film restera la trace de vies disparues, à l'image du film Nanouk de Robert Flaherty, qui a retranscrit la vie des Inuits au siècle dernier.

Sur le cinéaste
Né à Bruxelles en 1976, Pedro González-Rubio passe les premières années de sa jeunesse en Inde. Il fait successivement ses études à Mexico, dont ses parents sont originaires, et à la London Film School. D’abord chef-opérateur, il se lance dans la réalisation avec le documentaire Toro negro en 2005, puis Common Ground deux ans plus tard. Après de nombreux voyages, il revient au Mexique et découvre dans la pointe du Yucatán la culture maya, qui inspire Alamar, son deuxième long métrage. Il réalise ensuite au Japon, Inori (2012), et Ícaros au Costa Rica (2015).

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Rencontre avec Pedro González-Rubio, Paola Garcia, in l'Atelier Cinéma organisé par l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, en collaboration avec la Maison Universitaire Franco-Mexicaine, dans le cadre du Festival Cinélatino 2015.

Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Pour la beauté du monde
  • 2 Pour Blanquita, l'aigrette blanche qui nous fend le cœur
  • 3 Parce que c'est une magnifique histoire d'amour entre un père et son fils
  • 4 Pour sentir le vent, la mer et respirer la nature

Pour quel public ?

Pour tous, à partir de 8/9 ans. Alamar nous invite à réfléchir sur notre responsabilité envers le monde et la nature. Avec délicatesse et sans culpabilité, ce film est un grand récit pour la préservation de notre patrimoine, et sur le lien puissant qui relie un père ou une mère à son enfant.

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