Le temps d’un été, Karin, 11 ans, se retrouve seule chez son grand-père, moine d’une petite ville provinciale japonaise. Anzu, le chat-fantôme du temple, est chargé de veiller sur elle. Une mission pas de tout repos !
Dès sa première apparition, Anzu plante le décor : arrivée en trombe en scooter, bedaine imposante et sourire goguenard, il est et restera un personnage qui n’aura de cesse de nous surprendre. Fantasque, farceur, un peu grossier et amoureux des jeux de mots, c’est lui l’âme du film. Entre Karin et lui, c’est le conflit qui brûle dès les premières minutes. À leurs côtés naviguent toute une panoplie de Yokai, esprits surnaturels souvent un peu maladroits mais surtout très comiques, qui apportent une grande dose de rire à l’intrigue. Anzu, chat-fantôme propose des personnages étonnants et complexes, loin des clichés du genre. Et grâce à ces héros fantasques, on plonge rapidement dans le folklore japonais et l’aventure !
Fidèle malgré leurs oppositions répétés, Anzu n’aura de cesse de protéger coûte que coûte Karin. Que ce soit pour fuir le dieu du malheur ou se recueillir sur la tombe de sa mère, il est un compagnon de choix pour l'adolescente. C’est une belle amitié entre ces deux grands indépendants qui voit ici le jour. À travers la difficile histoire familiale de la jeune fille, le film aborde avec finesse le deuil et la rédemption et montre que le soutien des proches est souvent le meilleur des remèdes.
Lire la suite MasquerUne adaptation littéraire
Le film est inspiré du manga du même nom écrit par le mangaka Takashi Imashiro. C’est une histoire en un volume qui retrace les aventures d’Anzu, le chat-fantôme. Anzu est un prénom féminin japonais qui signifie « abricot ». Il est symbole d’espoir et de nouveaux départs. D’ailleurs, comme il est nécessaire d’adapter l’histoire pour en faire un film, dans le manga, le personnage de Karin n’existe pas !
Une réalisation à deux têtes
C’est un duo de réalisateurs japonais qui est à l’origine du film.
La cinéaste de cinéma d’animation Yoko Kuno est spécialisée en rotoscopie (explications dans le paragraphe ci-dessous). Elle a travaillé sur de nombreux projets, dont Hana et Alice mènent l’enquête, et est aujourd’hui considérée comme l’une des figures majeures de l’animation contemporaine. Très populaire au Japon, le réalisateur Nobuhiro Yamashita est, quant à lui, spécialisé en cinéma en prises de vues réelles. En 1999, il tourne son premier long métrage, Hazy Life, une œuvre sur la jeunesse désœuvrée dans une ville de province japonaise.
Dans le dossier de presse réalisé par le distributeur Diaphana, tu peux lire une interview des réalisateurs.
Une technique d’animation originale
Le film a entièrement été tourné en prises de vues réelles, avec des acteurs, sous la direction du réalisateur Nobuhiro Yamashita. Il en a ensuite fait le montage. Mais alors comment ce film peut-il être un dessin animé ? L’équipe a sélectionné les images réelles qu’elle préférait et en a retracé les traits pour en faire des dessins. C’est ce qu’on appelle la rotoscopie !
Qui sont les Yokai ?
Dans le folklore japonais, les Yokai sont des êtres surnaturels qui peuvent aussi bien avoir une apparence humaine qu’animale. Ils sont souvent espiègles, parfois malveillants. La réalisatrice Yoko Kuno explique que « les Yokai que l’on voit dans le film sont assez éloignés de leur image traditionnelle des légendes. Ces créatures surnaturelles sont souvent impressionnantes. Dans notre histoire, il s’agit de Yokai un peu ratés, de seconde catégorie pour ainsi dire ! ». On y aperçoit d’ailleurs différentes divinités issues de la religion bouddhiste, dont le dieu Enma, le roi des enfers. L’as-tu reconnu ?
Pourquoi un chat-fantôme ?
Anzu est un bakeneko, une entité surnaturelle qui, dans le folklore japonais, a l’apparence d’un chat. Selon les légendes, ce sont les très vieux chats qui se transforment en bakeneko (également appelé « chat-monstre » ou « chat-fantôme ») du fait de leur caractère mystérieux : leurs pupilles changent de forme selon l’heure de la journée, ils marchent sans faire de bruit, ils se promènent souvent la nuit et sont difficiles à contrôler. Chaque année, le district tokyoïte de Kagurazaka célèbre ces esprits félins lors d’un festival. Renard, serpent, tanuki… d’autres esprits ont également des formes animales.
Anzu, chat-fantôme est tout à fait adapté à un public de 9 ans et plus. Malgré quelques conflits et échanges de gros mots, le film adopte un tout bon enfant où tout est prétexte à la caricature et à la dérision.