Batman
Rédigée par Nadia Meflah

Batman

De Tim Burton - 2h05 - 1989 (États-Unis)
Batman
à partir de 10 Ans

Synopsis

Un mystérieux justicier déguisé en chauve-souris sème la terreur parmi les malfrats qui ont fait de Gotham City la ville du crime et de la violence. Parmi eux, un certain Carl Grissom, parrain de la pègre locale et homme d’affaires peu scrupuleux, s’attaque à d’innocents passants pour les dépouiller. Par ailleurs, Jack Napier, bras-droit de Grissom, entretient une liaison avec la petite amie de ce dernier. Pour se venger de cet adultère peu flatteur, Grissom tend un piège à son homme de main en le propulsant dans les mains de la police. Napier tombe alors dans une cuve d’acide qui le défigure. Peu après, un nouveau criminel démoniaque, le Joker, sème la terreur sur la ville...

Rédigée par Nadia Meflah
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L'avis de Benshi

Quiconque découvre pour la première fois le Batman de Tim Burton en ressort impressionné et touché par la profondeur et la complexité du récit. Alors même que nous pensions connaitre la figure de ce super-héros, quel plaisir de découvrir combien il nous est encore inconnu, à la fois proche et énigmatique, magnifique et sombre, mélancolique et impérial. Batman est un héros romanesque et romantique, qui porte en lui des blessures d'enfance. 

Chacun de nous peut se sentir proche du héros, dans une proximité et une compréhension de ses sentiments qui nous enchantent. C'est aussi un personnage qui n'hésite pas à se moquer de son statut de privilégié. Il ne cesse de tendre un miroir assez accablant à cette grande bourgoisie dont il est issu. Clairement, Batman incarne la souffrance et les valeurs morales que tout chevalier porte en lui, un être à la fois accessible et mystérieux, peut-être aussi à l'image de tout un chacun... Il nous touche dans sa timidité d'homme amoureux, dans cette vulnérabilité qu'il vit à visage humain. Si le machisme est affaire d'homme, elle n'est pas du côté de Batman, alors même qu'il incarne la toute puissance. C'est parce qu'il est vulnérable et dans l'empathie qu'il est aussi fort et digne. C'est aussi en cela que le Joker est son parfait alter ego. Tuer, pour Batman, n'est jamais un plaisir, alors que pour le Joker, c'est sa passion et sa faiblesse. Tous deux partagent une même blessure, celle d'une jeunesse torturée, une plaie vive qui ne peut s'effacer, ni être pardonnée. Batman/Bruce Wayne est en souffrance depuis l'exécution, sous ses yeux, de ses parents. Ce traumatisme ne cesse de le hanter. Le Joker, quant à lui, a pour toujours son sourire grimaçant, cette expression figée du rire transformé en monstrueuse grimace qu'il ne pourra jamais totalement effacer. Ces deux blessures les ont transformés profondément, leur donnant une nouvelle identité, qu'ils ne cessent d'approfondir. L'un dans la jouissance du mal, l'autre dans la réparation de l'injustice. De fait, avec Batman, le cinéaste nous fait comprendre leurs motivations les plus secrètes et nous amène à réfléchir sur les actes de chacun des personnages.

Le regard de Batman est lucide et ne condamne jamais, il fait preuve de sympathie pour tous, non sans humour ou sans mélancolie. Et si nous sommes aussi fascinés et attirés par le Joker, c'est parce que ce personnage nous révèle, tel un miroir déformant, notre propre humanité. Il faut avouer que Batman est parfois trop classique, on pourrait presque dire coincé et maladroit, tandis que le Joker est flamboyant de moquerie et de cruauté. Alors que Batman tente de préserver un état du monde qui s'effondre, le Joker révèle à la société sa propre vacuité, et notamment tout ce qui relève de son goût du beau et de l'art. Vanité, tout n'est que vanité ; rien ne peut durer ; tout est amené à disparaitre ; il faut oser bousculer les codes et les conventions, remettre en question la société ; c'est la jeunesse en révolte que prône le Joker, et c'est philosophiquement assez réjouissant !

Duo parfait, comme le Yin et le Yang, inséparables et complémentaires, ils font l'équilibre de ce drôle de monde traversé de violence et de furies, mais aussi d'humour et de cocasse. Un Batman au meilleur de sa forme !

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Un personnage dessiné qui a évolué
Depuis les débuts de Batman, né sous le crayon de Bob Kane en mai 1939, dans le n°27 de Detective Comics, le héros est classé second (derrière Superman) dans les meilleurs personnages de bande dessinée selon une enquête américaine de 2008. Son apparence a évolué depuis 1939 et son style s’est adapté aux diverses époques qu’il a traversées, sous les crayons de plusieurs dessinateurs : Jerry Robinson, Dick Sprang, Sheldon Moldoff, Irv Novick, Dick Giordano, Neal Adams et Frank Miller.

Un Prince pour Batman
Le chanteur et musicien Prince a été contacté par Tim Burton et Jack Nicholson car ils souhaitaient utiliser deux de ses morceaux, 1999 et Baby I'm A Star. Prince, grand fan de Batman depuis son enfance, souhaite alors visiter le plateau de tournage. Enthousiasmé, il demande à réaliser l'intégralité de la bande originale., mais celle-ci est déjà composée par Danny Elfman. Il est alors décidé de sortir deux albums : la music score de Danny Elfman et un album inspiré du film de Prince sous le titre Batman - Motion Picture Soundtrack. L'album est un énorme succès, appuyé par les singles Batdance, Partyman et Scandalous !

Des stars pour jouer Batman
Bien que Tim Burton, réalisateur du film, ait déjà choisi Michael Keaton pour le rôle de Bruce Wayne/Batman, les producteurs font auditionner une pléiade d’acteurs célèbres dont Mel Gibson, Kevin Costner, Sylvester Stallone, Alec Baldwin, Tom Cruise, Michael J. Fox, Harrison Ford, Robert Downey Jr. (qui deviendra plus tard Iron Man), Kevin Spacey, Arnold Schwarzenegger, Daniel Day-Lewis, Tom Hanks, Bruce Willis, entre autres.

L'amoureuse de Batman
L'actrice Sean Young était initialement castée par Tim Burton en 1989 pour interpréter Vicky Vale. Elle fut remplacée par Kim Basinger suite à une chute de cheval et un bras cassé lors des répétitions. Elle convoitera plus tard le rôle de Catwoman, en vain.

Un succès international
Dès 1979, la Warner Bros. avait acquis les droits de l'adaptation du comics Batman écrit par Bob Kane. Tim Burton n'était pas un grand fan des comics mais avec Batman, il trouve un personnage ambigu qui l'attire. Le film est un énorme succès à sa sortie avec plus de 413 millions de dollars de recette.

Une référénce littéraire incontournable
Le Joker et son sourire figé est une référence directe au livre de Victor Hugo, L'homme qui rit, dans lequel le héros candide est la figure inversée du sombre Joker à l'âme aussi défigurée que son visage.

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Pour Batman ! Parce que c'est un super-héros romantique
  • 2 Pour le Joker interprété avec génie par l'immense acteur Jack Nicholson
  • 3 Pour l'intrigue passionnante et la beauté des décors

Pour quel public ?

A partir de 10 ans et pas avant, car ce film peut effrayer par sa charge émotionnelle et une certaine noirceur. C'est aussi un film qui peut donner lieu à des discussions sur la mythologie des super-héros et comment ceux-ci relèvent d'une longue tradition.

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