Lydia Deetz, aujourd’hui mère et star d’un talk-show sur les maisons hantées, est subitement rappelée à son sombre passé par la mort de son père, Charles. L’enterrement du célèbre ornithologue est l’occasion de réunir toute la famille à Winter River.
Lydia, sa fille adolescente Astrid et sa belle-mère délurée Délia doivent faire face à leurs fantômes. Bien qu’elle n’ait jamais cru aux visions de sa mère, la jeune Astrid se voit projetée malgré elle dans l’au-delà. C’est alors qu’elle croise celui dont on ne peut prononcer le nom trois fois sans risquer de le voir apparaître : Beetlejuice, Beetlejuice…
Le cinéaste américain Tim Burton nous offre avec ce deuxième opus Beetlejuice Beetlejuice, réalisé 36 ans après le premier Beetlejuice (1988), une nouvelle plongée dans son univers macabre, loufoque, grotesque, drôle et onirique.
Avec un style inimitable et proche des premières inspirations du cinéaste, Beetlejuice Beetlejuice met en scène le retour de trois générations de femmes de la famille Deetz à la maison de Winter River. Délia (Catherine O’Hara), artiste plasticienne, campe la veuve éplorée du défunt Charles Deetz, Lydia (Winona Ryder), sa belle-fille, devenue présentatrice d’un talk-show à succès sur les maisons hantées, vit sous la coupe du producteur véreux de cette même émission. Sa fille, Astrid (Jenna Ortega), adolescente en colère, est en conflit ouvert avec sa célèbre mère.
L’enterrement de Charles Deetz - mangé par un requin après avoir survécu à un crash d’avion - réunit les trois femmes dans la maison où enfant, Lydia a fait pour la première fois face à des morts : les fantômes de Barbara et Adam Maitland, couple de jeunes mariés morts tragiquement. Si aujourd’hui, sous la pression de son amant Rory (Justin Theroux), Lydia fait de son don une activité lucrative, il n’empêche que ce retour aux sources ravive des plaies encore béantes.
Toute drapée de noir par Délia, artiste et performeuse délurée aux inspirations gothiques, la maison perchée sur la colline est toujours le théâtre d’étranges phénomènes… Depuis la mort de son père, Lydia voit réapparaître par flash la figure cauchemardesque de Beetlejuice (Michael Keaton). Avec ses cheveux hirsutes, son bagou lubrique et son costume aux rayures verticales dorées et noires, Beetlejuice resserre peu à peu son étau à mesure que les Deetz s’approchent du grenier où Lydia a prononcé son nom la première fois. Seule la jeune Astrid avance insouciante jusqu’à ce que sa rencontre hasardeuse avec le charmant Jérémy (Arthur Conti) ne s’avère être qu’un mirage.
Vous l’aurez compris, Tim Burton et l’affreux Beetlejuice nous invitent à naviguer entre la vie et la mort, les limbes et l’au-delà. On y croise une femme en pièce qui se recompose à coups d’agrafes (Monica Belluci), un agent d’entretien au visage bleu (Dany DeVito), des morts en tout genre, accidentés, brûlés, estropiés... Tous coincés dans la salle d’attente de l’au-delà, patientant sagement avant d’être appelés par leur numéro. Séquences animées en marionnettes, décors gothiques, arbres tortueux, portes magiques, couleurs criardes, fumée fluorescente, désert rappelant celui de Fantasia, figures maléfiques en tout genre, maquette vertigineuse rendent ce film à la fois inclassable et absolument reconnaissable. Tim Burton fait à nouveau preuve d’une inventivité formelle exaltante pour mettre en scène les mondes parallèles qui lui sont si chers.
Dès les premières images, la musique composée par Danny Elfman, qui avait également signé la bande originale du premier Beetlejuice, nous embarque, de même que celle d’Harry Belafonte qui nous invite à danser avec les morts.
Lire la suite MasquerTim Burton est un cinéaste américain né en 1958. Très doué pour le dessin qu’il pratique avec brio dès l’enfance, il commence sa carrière en tant que dessinateur pour les Studios Disney. Influencé par le cinéma fantastique, le cinéma expressionniste allemand, les monstres Godzilla et Frankenstein ou encore l’univers des extra-terrestres, Tim Burton réalise son premier long-métrage en 1985. Il devient connu du grand public avec le succès de Beetlejuice, son second long-métrage, en 1988. Il réalise ensuite une vingtaine de films dont les plus connus sont Edward aux mains d’argent, Charlie et la chocolaterie, Big Fish ou encore Batman. Dès le début des années 1990, Tim Burton envisage de créer une suite à Beetlejuice. Le projet sera maintes fois avorté. Il faut finalement 36 ans au cinéaste pour revenir à ses premières amours et signer un film où l’on retrouve pleinement son univers d’antan.
Lire la suite MasquerMais que veut dire « Beetlejuice » ?
Si l’on traduit les deux mots anglais qui composent ce terme, « beetle » veut dire « scarabée » et « juice » veut dire « jus ». Beetlejuice signifie donc « jus de scarabée ». Ce nom convient bien à l’aspect dégoûtant et collant du personnage qu’est Beetlejuice.
Au Québec, le film s’intitule « Bételgeuse ». Il se trouve que Bételgeuse est aussi le nom d’une étoile, autrement appelée Alpha Orionis. C’est une étoile de type supergéante rouge et l’une des plus grandes étoiles connue. Elle se trouve dans la constellation d’Orion.
Pour aller plus loin, on peut bien sûr découvrir d’autres films du cinéaste Tim Burton, à commencer par Beetlejuice si l’on ne le connaît pas encore.
Lire la suite MasquerÀ partir de 11 ans pour les spectateurs les plus avertis et peut-être ceux connaissant déjà l’univers de Tim Burton.
Il n’est pas nécessaire d’avoir vu Beetlejuice pour comprendre l’histoire de Beetlejuice Beetlejuice, mais le plaisir et l'intérêt en serait peut-être décuplés.