Charlie et la chocolaterie
Rédigée par Marie Horel

Charlie et la chocolaterie

De Mel Stuart - 1h40 - 1971 (États-Unis)
Charlie et la chocolaterie
à partir de 8 Ans

Synopsis

Barres de chocolat Wonka, Bulle choco, Caramou, barre Formidablissima, le chocolat et les confiseries Wonka sont les friandises préférées des enfants. Le jeune Charlie Bucket lui aussi les adore, même si, issu d’une famille très modeste, il en mange bien moins que les autres. Alors, quand le légendaire chocolatier Willy Wonka décide de cacher cinq tickets d’or dans ses fameux chocolats, la Wonka mania tourne en une quête frénétique du précieux sésame… Qui ne souhaite pas, en effet, visiter la fabrique de chocolats auréolée de tant de mystères pour découvrir les incroyables surprises qu’elle peut receler ?

Rédigée par Marie Horel
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Co-écrit par Roald Dahl, l’auteur du roman jeunesse éponyme, Charlie et la chocolaterie est une comédie musicale dont un des personnages principaux est… le chocolat ! Le film constitue aussi une réflexion fine sur les apparences, le pouvoir et la publicité.

Chocolat fondu, fèves de cacao, chocolat en tablettes, chocolat moulu, c’est le chocolat, dans tous ses états et en gros plans qui s’impose dès les premières images. Ce chocolat, les enfants en raffolent. Le jeune Charlie Bucket, issu d’une famille pauvre, observe à la fois les enfants derrière la vitrine du confiseur de la ville et l’usine Wonka derrière ses grilles fermées, étrange bâtiment aux cheminées fumantes dont le chocolat, qu’il adore lui aussi, provient. C’est donc comme une figure marginale que le jeune garçon arrive dans l’histoire : s’il est, en effet, en marge des autres enfants gloutons qui se jettent avec autant de frénésie que de gourmandise dans la dévoration de chocolat et dans la quête du ticket d’or, il est aussi un personnage de spectateur qui vient mettre en avant le spectacle qu’offrent toutes les merveilles sucrées produites par le Willy Wonka qu’il vénère. Dans cette perspective, Willy Wonka est un double du réalisateur qui cherche à capter, mais aussi manipule, ses publics.

Si le film adopte le point de vue de Charlie, c’est parce qu’il incarne l’innocence, à l’inverse des quatre autres enfants, Augustus Gloop, Veruka Salt, Violette Beauregard, et Mike TV, tous vantards et désobéissants, qui, comme Charlie, grâce au ticket d’or, ont gagné le droit de visiter l’usine à rêves Wonka. Or, l’innocence est le sésame que recherche Wonka… Vous saurez pourquoi à la fin du film !

Le film est aussi une comédie musicale. Les 10 chansons – tels les 10 commandements du dieu chocolat ! - donnent la voix à différents personnages, du confiseur M. Bonbon, en passant par la mère de Charlie, Charlie et son grand-père Joe, jusqu’à Wonka et les Oompa-Loompas. A travers ces chansons, ce sont les thèmes du film et les qualités et défauts incarnés par les enfants qui sont ainsi mis en valeur : la gourmandise, les caprices et le rôle de l’éducation, la curiosité, l’imagination, l’esprit d’aventure, l’honnêteté à étudier. Une des chansons des Oompa-Loompas permet de mettre en valeur la malice de ces petits êtres, seuls ouvriers de l’usine Wonka, par un procédé de split screen.

L'adaptation de Mel Stuart est aussi une critique du monde de la publicité et du pouvoir, et donc aussi des apparences et de la rumeur. Quand Willy Wonka sort de ses usines pour accueillir les enfants aux tickets d'or entourés d'une foule d'admirateurs et de curieux, c'est fatigué et boiteux, appuyé sur une canne, qu'il apparaît. Il est alors accueilli par un silence méprisant. Mais, quand Wonka se met à bondir et sautiller, il est immédiatement acclamé. On peut penser aussi à la quête frénétique du ticket d'or par les enfants qui entraîne, dans son sillage, les sournoiseries des adultes et des journalistes, à la recherche de la dernière tablette de chocolat....ou du meilleur scoop !

Au-delà de la découverte de cette chocolaterie merveilleuse que les spectateurs visitent en même temps que les enfants, le film permet aussi de réfléchir à la société et ses travers.

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En 1964, Roald Dahl sort Charlie et la chocolaterie, qui connaît un immense succès et deviendra un classique de la littérature jeunesse. C’est la petite fille du réalisateur de télévision Mel Stuart qui lui suggère, en 1971, d’en faire une adaptation. Séduit par l’idée, le réalisateur se met au travail. Le film remporte plusieurs récompenses. Si Gene Wilder remporte le Golden Globe du meilleur acteur de comédie pour ce film, Leslie Bricusse, Anthony Newley et Walter Scharf remportent trois oscars pour la musique.

Renié par Roald Dahl – il refusa d’accorder d’autres droits d’adaptation sur ce livre jusqu’à sa mort -, le film reste, selon moi, une bien meilleure adaptation du livre que le film de Tim Burton, qui réalise également un remake en 2005. Même si la dimension critique, avec le portrait-charge de la publicité et du pouvoir, s’éloigne, certes, de l’univers de l’écrivain, cette adaptation offre néanmoins une représentation réussie de l’univers de la chocolaterie Wonka, de ses machines fantastiques et ses ouvriers hors-normes, les facétieux Oompa-Loompas. Vous retrouverez cet esprit enfantin dans les traits malicieux de Quentin Blake, qui a illustré tous les livres de Roald Dahl.

Le film est inscrit en 2014 au National Film Registry, pour être conservé à la bibliothèque du Congrès. Le National Film Registry est un ensemble de films sélectionnés chaque année pour leur importance culturelle, historique ou esthétique. Pour entrer dans ce catalogue, les films doivent déjà appartenir au patrimoine cinématographique.

 

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Consultez la fiche Benshi sur l’adaptation de Tim Burton, rédigée par Laëtitia !

Voir ce film est l’occasion de (re)découvrir l’univers littéraire de Roald Dahl qui dessine un monde à hauteur d’enfant : Mathilda, James et la grosse pêche, Les deux gredins, Fantastique Maître Renard, Le bon gros géant, et tant d’autres lectures inoubliables. L’écrivain a aussi imaginé une suite aux aventures de Charlie : Charlie et le grand ascenseur de verre.

Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Pour (re)découvrir l’univers de Fantastique Monsieur Roald Dahl sous la forme d’une comédie musicale
  • 2 Pour savourer une comédie musicale dont le chocolat est un des personnages principaux
  • 3 Pour l’univers imaginaire du fantasque Willy Wonka, qui dévoile ses secrets à travers le regard émerveillé du jeune Charlie Bucket

Pour quel public ?

Cette comédie musicale peut être vue à partir de 8 ans !

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