Contes de printemps
D’un bout à l’autre de la planète, la forêt est le théâtre de bien des aventures pour nos amis à deux ou quatre pattes. Mélodies sentimentales, récits ancestraux et colocations surprenantes se mêlent sur ce terrain de jeu étonnant.
L’Esprit de la forêt
Nandini et Nirupa Rao, Kalp Sanghvi - Inde - 2022 - 7 min - Animation 2D et décors peints à la main
En rentrant de l’école, une jeune fille intrépide décide d’explorer une forêt sacrée indienne. Elle y dérange l’esprit de la forêt qui l’entraîne dans une surprenante aventure à la découverte du passé et du respect de la nature.
Colocation sauvage
Armelle Mercat - France - 2022 - 14 min - Stylo et aquarelle
Bien que la mousson arrive, la chèvre est bien décidée à se construire une maison. Mais pas n’importe où… Dans la jungle ! La biquette se retrouve bien dans l’embarras quand deux habitants aux longues canines veulent y élire domicile.
La Reine des renards
Marina Rosset - Suisse - 2022 - 9 min - Dessin sur papier, ordinateur 2D
La Reine des renards est très triste, si triste que ses sujets se rendent chaque nuit en ville pour y récupérer les lettres d’amour n’ayant jamais trouvé leurs destinataires.
Mélodie des bois
Filip Diviak - République tchèque - 2020 - 15 min - Dessin sur papier, ordinateur 2D
Un mystérieux musicien arrive en ville. Malgré la douce mélodie qui l’accompagne, il n’est pas accueilli à bras ouverts par la princesse. Il se réfugie alors dans une forêt qui lui réserve bien des surprises…
Après l’hiver vient enfin le printemps, mais il n’est pas le même pour tous, aux quatre coins du monde : alors que certaines vivent la mousson, d’autres voient fleurir la végétation. Habitants des villes, habitants des champs, c’est dans la forêt luxuriante que nos héros et héroïnes ont choisi d’élire domicile, du moins pour un temps. Curieux, convaincus ou bien contraints, leurs pas les mènent à l’orée des bois pour plonger dans l’aventure. C’est ainsi que se croisent une jeune fille intrépide, une chèvre légèrement inconsciente, une reine bien triste et un musicien masqué. Contes de printemps regroupe quatre récits drôles, inventifs, poétiques et remplis d’apprentissages, qui célèbrent la nature d’un bout à l’autre de la planète.
Contes de printemps célèbre les petits gestes (amoureux ou écologiques) qui ont (toujours) un grand impact. En prenant ce chemin, c’est une invitation à faire un pas de côté qu’acceptent le jeune spectateur et ses accompagnateurs : regarder au-delà des apparences, conquérir des espaces inconnus ou écouter ce qui nous entoure. Dans cette ode à la nature, les héros et héroïnes cherchent surtout à trouver leur place. Malgré leur aveuglement passager, les personnages finissent toujours par ouvrir les yeux sur ce qui les environne, les enrichit et les comble de joie. Et c’est bien souvent dans l’Autre qu’ils trouvent cette réponse.
Ce qui rassemble ici aussi, c’est la poésie. Chaque court métrage est porteur de beauté visuelle et sonore. L’animation, toujours en deux dimensions, met le dessin à l’honneur et nous emmène dans des récits tantôt édifiants, tantôt amusants. Des histoires de vie qui nous font ressortir avec le sourire lorsque les drames ont été évités, car ce qui est notable c’est que, malgré les frayeurs, tout est toujours bien qui finit bien, comme l’avait formulé Marina Rosset (La Reine des renards) : « Je voulais faire un film qui finisse bien, - mais vraiment, vraiment bien ! - et dont on ressortirait un peu plus heureux qu’on y est entré. » Un vœu désormais exaucé !
L’Esprit de la forêt : un travail en trio
L’Esprit de la forêt a été réalisé à six mains, avec deux réalisatrices et un cinéaste. Nandini Rao a une formation de scénariste et son travail a déjà été salué à la résidence Cannes Films. Nirupa Rao est une artiste botanique dont le travail s’inspire de ses visites sur le terrain et d’une étroite collaboration avec des scientifiques. C’est elle qui a reçu une bourse du National Geographic pour réaliser le film. Kalp Sanghvi est, quant à lui, réalisateur de films d’animation et est notamment reconnu pour son court métrage précédent, Wade.
Respectivement à Paris, Bangalore (Inde) et Sydney (Australie), ils ont travaillé de concert pour réaliser ce court-métrage célébrant la nature et le vivant : « Nous avons voulu faire de cette faune et cette flore [...] des personnages à part entière. Nous nous sommes inspirés des « bosquets sacrés » reliques des forêts primaires dont l’histoire est préservée par le folklore des communautés autochtones. Les marais du sud de l’Inde, avec leur étrange enchevêtrement de racines aériennes, sont particulièrement intéressants car leur origine coïncide avec la formation même du sous-continent indien. »
Aux origines de Colocation sauvage
La réalisatrice Armelle Mercat-Junot aime jouer avec les techniques. Elle a ainsi appris la gravure, le graphisme, l’illustration ainsi que le dessin animé pendant ses études. Après son diplôme à l’École de La Poudrière à Valence, elle travaille sur plusieurs films d’animation (Yul et le serpent, La Chute, Beach Flag...). En 2017, elle réalise son premier court métrage : Tête d’Oliv. Elle y utilise le dessin et l’aquarelle, tout comme dans Colocation sauvage.
Et avant La Reine des renards ?
La réalisatrice suisse Marina Rosset a déjà réalisé plusieurs courts métrages primés à l’international, dont notamment Après le Chat (2005), Botteoubateau (2007), La Main de l’Ours (2008), Laterarius (2010) et La Fille aux Feuilles (2013).
Après le Chat : https://vimeo.com/45581157
La Main de l’Ours : https://vimeo.com/7869041
Et avant Mélodie des bois ?
Le réalisateur slovaque Filip Diviak a également réalisé Le Gnome et le Nuage avec Zuzana Čupová, pendant ses études au Studio des Arts Animés de l’université Tomas Bata de Zlin, en République tchèque, et Le Réveilleur (2018). Les deux courts métrages sont disponibles sur Benshi.
Avec ses courts métrages poétiques, inventifs et profonds, ce programme est parfait à partir de 6 ans, malgré les quelques moments plus sombres et dramatiques de L’Esprit de la forêt et de Colocation sauvage.
