Royalement ignorée par des parents trop accaparés par leur travail, Coraline Jones a été contrainte de déménager dans une vieille demeure isolée, nommée ironiquement « Pink Palace », loin de ses amis. Comme toutes les jeunes filles de 11 ans, elle est intrépide et très curieuse. Pour tromper l’ennui elle se lance dans l'exploration de cette nouvelle maison, jusqu’à ce qu’elle découvre une petite porte dissimulée dans le mur du salon. En passant de l’autre côté, elle va alors découvrir un autre monde semblable au sien par de nombreux aspects, excepté que tout semble plus joyeux et plus coloré. Mais elle va rapidement comprendre qu’il y a des portes qu’il ne faut pas ouvrir…
Après nous avoir enchantés avec L’Étrange Noël de Mr Jack, Henry Selick renouvelle l’exploit et nous livre ici une véritable perle de l’animation, féérique et décoiffante ! Son travail sur Coraline, qu’il qualifie « d’Alice aux pays des merveilles gothique », prouve une nouvelle fois qu’il maitrise parfaitement l’art du stop motion - animation en image par image de marionnettes. Mais ici le charmant petit lapin blanc laisse place à un chat noir caractériel et malicieux, qui ne mettra que peu d’enthousiasme à jouer son rôle de guide !
Intelligemment ficelé et comportant plusieurs niveaux de lecture, Coraline questionne avant tout sur le rapport au rêve et à la réalité, ainsi que sur le rapport entre les générations. En pleine quête identitaire, la jeune héroïne qui a le plus grand mal à communiquer avec ses parents, va voir ses fantasmes d’enfant réalisés dans cet autre monde à la forte dimension onirique. Persuadée de ne pouvoir découvrir plus dramatique que sa nouvelle vie qui l’ennuie terriblement, Coraline va alors franchir cette porte qui la sépare de cet autre monde, symbolisant poétiquement son passage à l’adolescence.
Chacun des mondes est peuplé d’une galerie de personnages hauts en couleurs et définitivement non conventionnels, dont l’esthétique est empruntée à l’imaginaire collectif des cauchemars enfantins. Coraline va vite apprendre qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de souhaiter changer de vie, et que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs !
La bande son du talentueux Bruno Coulais participe pleinement à nous plonger dans l’atmosphère frissonnante de ce conte féérique et loufoque.
Idéal pour ouvrir une discussion en famille et explorer ses premières peurs, pour mieux les désamorcer.
Lire la suite MasquerLe roman de Neil Gaiman a reçu un excellent accueil critique et de nombreux prix suite à sa publication en 2002. Il a également été adapté en bande dessinée par Philip Craig Russell, qui avait déjà collaboré avec l’auteur auparavant.
Neil Gaiman étant admiratif du travail de Henry Selick sur L’Étrange Noël de Monsieur Jack, il lui envoya le manuscrit de son roman presque deux avant que celui-ci ne soit publié. Le réalisateur mis près de deux ans pour aboutir à un scénario.
Henry Selick a également réalisé deux autres longs métrages : James et la pêche géante en 1996 d’après le roman de Roald Dahl, et Monkeybone en 2001. Ce dernier, n’ayant pas rencontré le succès escompté, n’est jamais sorti sur les écrans français.
Coraline a reçu le Cristal du long métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy.
Lire la suite MasquerCommencer par lire, dès 9 ans, le roman à l’origine du film peut être un excellent moyen de découvrir les aventures de la jeune Coraline :
Gaiman Neil, Coraline, Ed. Albin Michel, Collection Wiz, 2003.
Nous conseillons ce conte fantastique, un brin effrayant, aux enfants à partir de 8/9 ans, car l’univers un peu sombre du film risquerait de mettre mal à l’aise les plus jeunes.