Goshu (ou Gauche) est un jeune violoncelliste maladroit, comme son nom est censé l'indiquer, qui a encore beaucoup de progrès à faire pour être à la hauteur des autres membres de l'orchestre dont il fait partie. Un jour, le chef d'orchestre, excédé par le jeu médiocre de Goshu, s'en prend à lui par des mots très durs ; il ne reste plus qu'une dizaine de jours avant qu'ait lieu un concert de la plus haute importance pour lui et ses musiciens. Blessé dans son orgueil et ne voulant pas abandonner, Goshu décide de redoubler d'efforts en travaillant aussi le soir chez lui. Au cours de ses répétitions nocturnes, Goshu va recevoir la visite de plusieurs animaux qui vont, chacun à sa manière, l'aider, lui faisant découvrir malgré lui, l'expressivité, la rigueur et la subtilité nécessaires à un jeu réussi, mais aussi le plaisir que procure le partage.
Lire la suite MasquerTout l'univers du grand Isao Takahata est déjà présent dans ce film, son quatrième long métrage d'animation, tiré d'une célèbre nouvelle de Kenji Miyazawa. Goshu le violoncelliste est un hymne à la musique et à la nature, mais aussi une fable sur l'Homme et son aptitude à se remettre en question. Dès les premiers plans, nous sommes plongés dans la beauté de la campagne japonaise, que nous retrouverons représentée à des époques différentes dans d'autres films du cinéaste. La puissance de la musique, sa double nature, à la fois destructrice et bienfaitrice, se font ici jour au gré des paysages et des rencontres. Comme le veut la tradition japonaise, Takahata se montre fidèle au texte d'origine, mais il n'en oublie pas pour autant de réaliser un film personnel, avec un humour croustillant que nous retrouverons avec plaisir dans des films comme Kié la petite peste ou encore Mes Voisins les Yamada. Ce mélange de rigueur et de liberté, c'est ce que cherche à atteindre le jeune violoncelliste Goshu, au même titre que Takahata et ses collaborateurs en travaillant presque bénévolement sur ce film. Avec les sourcils froncés et des éclairs à la place des yeux, Ludwig van Beethoven a beau n'apparaître que sous la forme d'un portrait accroché au mur, il semble bel et bien vivant, et sa capacité à impressionner Goshu n'a d'égal que sa capacité à nous faire rire. Ce portrait qui n'est pas mentionné dans la nouvelle de Miyazawa n'est qu'un exemple des nombreuses idées de génie de Takahata, mais c'est certainement la plus amusante du film.
Lire la suite MasquerGoshu le violoncelliste, sorti en 1982 au Japon est, avec Kié la petite peste, le dernier long métrage que Takahata réalise avant de créer le Studio Ghibli en 1986 avec Miyazaki et Suzuki. Pour la première fois, Takahata réalise un film sans la participation de Miyazaki. Goshu le violoncelliste marque donc le début de deux carrières bien distinctes. Le film a reçu le prix "Ouji", référence dans le domaine du cinéma d'animation au Japon. Ce prix est la récompense d'un travail de 6 ans effectué par des personnes talentueuses dans un seul souci artistique. En effet, les gens qui ont travaillé sur ce film l'ont fait en partie sur leur temps libre et de manière quasi bénévole. Takahata, admirateur de l'auteur de Goshu le violoncelliste, a choisi d'adapter la nouvelle en faisant de l'homme mûr imaginé par Miyazawa un jeune homme à peine sorti de l'adolescence, ce qui lui semblait être plus en accord avec cette histoire d'éveil à soi et à la vie. La nouvelle fait partie d'un recueil intitulé Train de nuit dans la voie lactée dont la nouvelle du même titre a été plusieurs fois adaptée au cinéma. De plus, pour la première fois avec ce film, Takahata prend pour cadre son pays qu'il ne cessera de représenter à travers ses films suivants. En outre, contrairement à Miyazaki, Takahata ne dessine pas lui-même, ce qui explique la grande variété de style d'un film à l'autre. Ici, c'est Toshitgusu Saita qui est au crayon et le peintre Masao Yoshiyama au pinceau. Enfin, pour ce qui est de la musique, nous retrouvons la 6ème Symphonie, dite "La Pastorale", de Beethoven, dont Takahata nous fait le privilège d'en entendre des passages entiers, mais aussi un extrait de La Vie parisienne de Jacques Offenbach, un chant traditionnel japonais ainsi qu'une composition originale de Kenji Miyazawa (Chant du tour des étoiles), que nous pouvons entendre au générique, et deux compositions originales de Michio Mamiya (La Chasse au tigre en Inde, Le Joyeux cocher).
Lire la suite MasquerLe site des Enfants de Cinéma : http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/goshu.html
La fiche sur le site Image : http://www.transmettrelecinema.com/film/goshu-le-violoncelliste/
Buta Connection, le site francophone consacré au Studio Ghibli : http://www.buta-connection.net/pre-ghibli/goshu.php
Le réseau Canope, éditeur de ressources pédagogiques transmédias, placé sous tutelle du Ministère de l'Education Nationale : http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp33/ecolecinema33/films/goshu.asp
Bibliographie
Miyazawa Kenji, Train de nuit dans la voie lactée, Paris : Le serpent à plumes, 1995.
Goshu le violoncelliste est inscrit au catalogue du dispositif national Ecole & Cinéma. Retrouvez la fiche "en famille" sur la plateforme Nanouk
Lire la suite MasquerDepuis sa sortie, Goshu le violoncelliste est projeté dans les écoles de musique au Japon. Le film a effectivement un intérêt pédagogique pour tous les jeunes musiciens, mais également pour les autres enfants puisque c'est l'histoire d'un jeune homme qui fait l'apprentissage de la vie. Ce qui est nécessaire pour devenir un bon musicien - la discipline et l'écoute de soi et des autres - peut aussi l'être pour plein d'autres domaines. En outre, la place importante donnée à la nature, au quotidien et le recours au bestiaire japonais font de Goshu le violoncelliste un film où le merveilleux et le réel sont intimement liés. A travers Goshu, les animaux s'adressent aux enfants qui dès 5 ans pourront saisir le sens de leurs sages paroles.