Impression de montagne et d'eau et autres histoires...

Impression de montagne et d'eau et autres histoires...

De Collectif - 44 min - 1981 (Chine)
Impression de montagne et d'eau et autres histoires...
à partir de 5 Ans

Synopsis

La mante religieuse
Hu Jinging - Chine - 1988 - 5 min
Une mante religieuse cherche désespérément à manger. Elle met en place des parades afin de piéger des insectes, mais ne va-t-elle pas se faire piéger à son tour ? Une fable qui reprend le thème de "l'arroseur-arrosé"...

L'épouvantail
Hu Jinging - Chine - 1985 - 10 min
Un pêcheur cherche la tranquilité et la solitude pour pêcher les poissons du lac. Mais deux canards gouailleurs en ont décidé autrement. Le pêcheur va alors tout mettre en oeuvre pour les faire déguerpir... qui sera le plus malin ?

Les singes qui veulent attrapper la lune
Zhou Keqin - Chine - 1981 - 10 min
Dans la jungle, la pleine lune brille fièrement dans le ciel. Subjugués par sa beauté, une bande de singes va tenter par tous les moyens de l'attraper. Lorsqu'ils se rendent enfin compte qu'elle est inssaisissable, l'un d'entre eux remarque son reflet scintillant dans le lac. Une nouvelle opération se prépare alors : attrapper le reflet de la lune !

Impression de montagne et d'eau
Te Wei - Chine - 1988 - 20 min
Pour remercier un enfant de l'avoir recueilli et soigné après avoir fait un malaise, un vieux musicien va lui apprende à jouer du Guquin. Ils tissent alors une relation d'amitié, jusqu'au départ du vieil homme dans la nature, qui laisse en héritage à son élève le précieux instrument. S'en suit une longue et paisible balade dans la nature, au son de l'instrument...

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L'avis de Benshi
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L'avis de Benshi

Ce programme de courts métrages est très singulier dans le paysage cinématographique jeune public.
Toutes les oeuvres sélectionnées sont rythmées par des bandes-son constituées de bruitages et de mélodies traditionnelles, sans aucun dialogue.  
Ici, il va falloir être attentif à des images qui parlent d'elles-mêmes, il va falloir prêter attention aux détails, à la forme, pour comprendre le sens du récit.

L'absence de dialogue permet de mettre en lumière la rareté des images qui s'offrent a nous ; c'est l'occasion d'admirer la technique très minutieuse de l'encre de Chine et du "lavis animé", inventée par Te Wei en 1960 pour son film Les têtards à la recherche de leur maman. C'est aussi l'occasion de se laisser bercer par la musique traditionnelle chinoise, de découvrir l'incroyable vibration de cet instrument ancestral dénommé le Guquin, et de se laisser aller aux traits vaporeux d'une nature sublimement représentée. 

Ce programme nous plonge dans la culture chinoise, son art et sa spiritualité. Dans chacun des films, il y a une morale, toujours remplie de sagesse et de leçons de vie où la nature fait loi. Y sont abordées des questions comme le rapport entre les êtres vivants et on y retrouve toujours la fascination pour une nature parfois hostile mais par dessus tout merveilleuse. 
Ces fables ne sont pas sans rappeler celles de Jean de La Fontaine : ici le règne des êtres vivants n'est pas conditionné par sa force au sens physique, mais par sa débrouillardise et sa finesse d'esprit ! 
Les personnages essaient de mener à bien leur quête mais vont tous, à leur façon, être confrontés à des obstacles : que ce soit des rivaux qui viendront perturber La mante religieuse ; le pêcheur qui tente de se débarrasser de ses adversaires dans L'épouvantail ; ou tout simplement la nature qui joue des tours aux singes qui veulent attraper la lune. Dans ce dernier, la seule raison de leur désarroi est une loi physique : un effet d'optique qui leur fait croire que la lune se trouve dans l'eau, mais qui n'est en réalité qu'un leurre !
De belles leçons de vie qui peuvent parfois sembler cruelles mais qui sont toujours montrées avec beaucoup de douceur et de poésie, ainsi qu'un brin d'humour ! 
De ces quatre courts métrages, Les singes qui veulent attraper la lune est le plus moderne dans son traitement de la bande-son mais aussi dans la technique bien connue du papier découpé. Pour autant, il ne dénote pas des autres films, et s'inscrit parfaitement dans cette lignée contemplative, empreinte de sagesse orientale, à son apogée dans le petit chef d'oeuvre Impressions de montagne et d'eau, qui donne d'ailleurs son titre au programme. Dans ce dernier est abordé le thème de la transmission du savoir et de la musique comme récompense à un acte généreux. Avec un rythme lent, ponctué par le son du Guquin, c'est avant tout un film philosophique, devant lequel il faut se laisser aller à la contemplation. Une merveilleuse façon de clore ce bouquet de courts métrages. 

Ces films plairont très certainement aux adeptes de l'Orient et de sa philosophie ; à ceux qui sauront apprécier le retour à la contemplation et se laisser bercer par le son ; aux petits et aux grands enfants qui sauront apprécier à sa juste valeur le travail de l'animation ; aux rêveurs ; aux poètes ; et à tous les curieux !

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La mante religieuse
Le scénario de ce film est inspiré d’une fable chinoise traditionnelle qui reprend un proverbe très ancien « La mante pourchasse la cigale sans savoir que l'oiseau la guette ». Un précepte de Liu Xiang (érudit de la dynastie Han) qui remonte à plus de 2000 ans, au temps des Empereurs Han. 

L'épouvantail
Ce film est une adaptation de livres très anciens (« Histoires comiques ») datant du temps du Royaume des Combattants (-445, -221 avant J-C), et dans lesquels il est question de flairer la ruse, de discerner le faux du vrai, et surtout dans l’art de la guerre, de savoir rester sur place pour décider d’agir au bon moment et remporter la victoire.

Les singes qui veulent attrapper la lune
Adaptation d’une histoire populaire très ancienne, inspirée des pensées de Confucius qui démontre que toute apparence est fausse. Zhou Keqin renouvelle la technique du papier découpé, qui est ici déchiré et dont les fibres imbibés de couleur donnent cet aspect incroyablement duveteux aux singes, qui semblent couverts d’une épaisse fourrure. 

Impression de montagne et d'eau
Ce film utilise une technique unique au monde, mise au point par le peintre caricaturiste Te Wei depuis 1960 avec son film Les têtards à la recherche de leur maman : le lavis animé à l’encre de chine et à l’aquarelle dont il est le seul à connaître le secret.
Ces dix-huit minutes de « lavis animé » ont nécessité plus de vingt mille clichés et près de douze mille peintures !

Les Studios d'Art de Shangaï

En 1949, la République Populaire de Chine crée le Studio des Films d’Animation de Shangai qui réunit tous les professionnels de l’animation, du dessin, de la bande dessinée, mais aussi des peintres traditionnels. Te Wei, co-fondateur de la structure, la dirigera jusqu’en 1986. Son film Impression de montagne et d'eau est une oeuvre majeure de l’animation chinoise. A la fin des années 50, la grande innovation réside dans l’invention et la mise au point - toujours mystérieuse - par Te Wei du lavis animé, puis du lavis découpé, puisées dans la grande tradition millénaire de la calligraphie et de la peinture chinoise, utilisant encre de chine et aquarelle.

Une esthétique unique au monde, découverte lors des festivals internationaux dès 1960 ...

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Aller plus loin

Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la découverte du cinéma d'animation chinois :
> Le général fanfaron, un long métrage réalisé par Te Wei, conseillé a partir de 7 ans : http://www.dvdparadoxe.com/fanfaron.html
Malin comme un singe (à partir de 4 ans) et La boutique des pandas (à partir de 2 ans), deux programmes de courts métrages produit par les Studios d'Art de Shangaï et distribué en France par Les films du préau
> Le roi des singes : film d'animation culte chinois sorti en 1985 et réalisé par Wan Laiming

Le programme de courts métrages Contes chinois, inscrit au catalogue du dispositif national Ecole & Cinéma, est composé de 5 films, dont 3 faisant partie de Impression de montagne et d'eau : L'épouvantail, Les Singes qui veulent attraper la lune et Impression de montagne et d’eau, auxquels viennent s'ajouter Les Têtards à la recherche de leur maman de Te Wei (1988) et Les Trois Moines de Ah Da (1980). Retrouvez la fiche "en famille" de Contes chinois sur la plate-forme Nanouk

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Pour voyager dans la Chine traditionnelle ancestrale
  • 2 Pour l'incroyable technique d'animation du lavis animé
  • 3 Pour l'aspect contemplatif (et muet) de ces films
  • 4 Pour les leçons de vie que sont chacune de ces fables

Pour quel public ?

A partir de 4/5 ans.

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