L'Argent de poche
Rédigée par Sarah Génot

L'Argent de poche

De François Truffaut - 1h44 - 1976 (France)
L'Argent de poche
à partir de 7 Ans

Synopsis

Chronique des enfants de la ville de Thiers à travers deux classes de garçons (celle de Monsieur Richet et celle de Madame Petit). Portrait d’une ville à travers celui de ses enfants, le film est une série d’épisodes réalistes et poétiques qui vont du plus amusant (Patrick attend l'heure de la sonnerie pour échapper à l’interrogation de Madame Petit) au plus dramatique (Julien est un enfant battu). Enseignants, parents et enfants se mêlent et se croisent, avec un fil rouge, celui de l'enfance à respecter.

Rédigée par Sarah Génot
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L’enfance est un thème majeur dans l’oeuvre de François Truffaut. Son tout premier court métrage Les Mistons (1958) dressait déjà le portrait d’une enfance en bande, ou d’une bande d’enfants c’est au choix ! Dans son premier long métrage (manifeste d’une nouvelle vague de réalisateurs décidés à en finir avec le cinéma de papa et à filmer la jeunesse de son temps) Les 400 coups (1959) il évoquait son adolescence rebelle due à un manque d’affection parentale. En 1970 il se passionne pour l’histoire de Victor de l’Aveyron, enfant retrouvé à l’état sauvage dans la forêt et il s’attribue dans L’Enfant sauvage le rôle du docteur Itard, seul homme à croire à la possibilité d’une éducation pour cet enfant que tout le monde considère comme un animal. Enfin L’Argent de poche fait le portrait d’une enfance provinciale en 1976, à la veille du passage à l’école mixte. Après une série d’épisodes collectifs, bande d’enfants déambulant dans la ville de Thiers, découvrant avec joie ses premiers émois amoureux, et avec malice la faculté de manipuler ses parents, le film s’attache plus particulièrement à deux enfants, Patrick amoureux de la mère d’un de ses copains et qui connaîtra son premier amour en colonie à la fin du film, et Julien au destin plus tragique qui est un enfant battu. Dans les personnages d’adultes, l’instituteur Monsieur Richet interprété par Jean-François Stévenin (alors fidèle assistant mise en scène de Truffaut) est à la fois le porte-parole du réalisateur lors d’un discours vibrant sur le droit des enfants et la figure de l’homme devenant père, un père nouvelle génération, impliqué et bienveillant envers son bébé. Sous l’apparence de la légèreté, le film aborde des sujets chers à Truffaut : l’enfance maltraitée et la naissance du désir. Le projet était « un film sur les enfants », une succession d’épisodes qui couvrirait l’éventail complet de l’enfance, de la naissance à l’âge de douze ans. Un film drôle, émouvant, impertinent et libre.

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Texte de François Truffaut, écrit en 1976 pour le dossier de presse de L’Argent de poche :
« Plus de deux cents visages d’enfants traversent cette histoire : une classe de trente-cinq élèves, une classe de vingt-cinq élèves, une crèche de quarante bébés, enfin une colonie de vacances avec soixante garçons et autant de filles !  Comme il n’est pas facile de présenter succinctement un film unanimiste, je vais appeler à la rescousse trois artistes que j’admire. Victor Hugo avec L’art d’être grand-père, Charles Trenet à travers 250 chansons admirables d’équilibre, Ernst Lubitsch indulgent et malicieux, je les vois comme trois poètes ayant réussi à garder l’esprit d’enfance : 
« Les enfants ont le don de me rendre insensé. Je les adore et je suis un idiot » (Victor Hugo).
« Les enfants s’ennuient le dimanche
Le dimanche les enfants s’ennuient. » (Charles Trenet)
« Une occasion de rire n’est jamais à dédaigner. » (Ernst Lubitsch)
Ces trois citations nous ont guidées Suzanne Schiffman et moi, dans l’élaboration de L’Argent de poche, dans le choix des épisodes et la façon de les traiter. Il s’agissait de faire rire, pas au détriment des enfants mais « avec eux », pas même au détriment des adultes mais « avec eux », d’où la recherche d’une délicate balance entre gravité et légèreté. »

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Pour Truffaut il s’agit de filmer les enfants parce qu’on les aime.  

Faire du cinéma avec les enfants (texte de François Truffaut pour Le Courrier de l’UNESCO - Mars 1979) : http://unesdoc.unesco.org/images/0007/000747/074769fo.pdf

L'Argent de poche est inscrit au catalogue du dispositif national Ecole & Cinéma. Retrouvez la fiche "en famille" sur la plateforme Nanouk

Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Pour le vibrant discours sur les droits des enfants de l'instituteur Stévenin
  • 2 Pour certaines répliques cultes telles que « Grégory il a fait boum ! »
  • 3 Pour savourer le bonheur d'un film qui prend les enfants pour ce qu'ils sont vraiment
  • 4 Pour ses couleurs délicieusement seventies

Pour quel public ?

A partir de 7 ans. En fonction de son âge, chaque enfant trouvera matière à reconnaître des émotions qui l'on traversé. A voir seul ou en famille !

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