L'homme qui tua Liberty Valance
Rédigée par Antoine De Ducla

L'homme qui tua Liberty Valance

De John Ford - 1h53 - 1962 (États-Unis)
L'homme qui tua Liberty Valance
à partir de 10 Ans

Synopsis

Après des années d'absence, le sénateur Ransom Stoddard retourne à Shinbone avec sa femme Hallie pour assister à l'enterrement de son vieil ami, Tom Doniphon. Sur place, des journalistes s'interrogent sur la présence du sénateur aux funérailles d'un inconnu. Stoddard leur narre l'époque où, fraîchement diplômé en droit, il débarqua à Shinbone avec l'idéal d'apporter la légalité dans l'Ouest. Jadis, le bandit Liberty Valance terrorisait la ville...

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De tous les (nombreux) westerns réalisés par John Ford, L’homme qui tua Liberty Valance est sans nul doute l’un des plus aboutis car il se présente comme une définition du genre : comment s’écrit l’histoire du Far West ? Comment naissent les légendes ? « Quand la réalité dépasse la fiction, on imprime la fiction ». Cette phrase dit tout. En effet, connu pour avoir abattu par le passé le redoutable Liberty Valance, le sénateur Stoddard nous révèle, par le biais d’un long flash-back, que les grandes histoires ne sont pas si glorieuses que l’on ne croit.

En réunissant à l’écran John Wayne et James Stewart, deux des plus grandes légendes hollywoodiennes de l’époque, John Ford met en scène deux forme d’héroïsme : l’un est massif (Wayne), l’autre est frêle (Stewart) ; le premier est avant tout un homme d’action tandis que le second est un idéaliste préférant la voie légale. A la fois alliés et rivaux, chacun représente une certaine idée de la justice mêlant la nécessité de la loi à l’usage de la force pour qu’elle soit respectée contre la violence des hommes. Celle-ci est incarnée par Liberty Valance, bandit cruel et violent qui terrorise les habitants de Shinbone. Aussi, s’ils ne partagent pas les mêmes idées, Doniphon et Stoddard oublient leur rivalité lorsqu’il faut protéger la communauté du danger.

Comme dans tout bon western, il y a un duel entre le bon et le méchant. Mais dans L’homme qui tua Liberty Valance, le duel comporte un méchant et nos deux héros ! En effet, entre Doniphan et Stoddard, lequel est suffisamment fort et habile pour affronter Valance ? Le personnage d’Alice, fiancée à Doniphan et tombant amoureuse de Stoddard, va créer un fossé entre les deux hommes. S’il ne fait aucun doute que Doniphan est le seul à pouvoir gagner le duel, il laisse à Stoddard le bénéfice de la gloire à sa place. Un dernier flash-back nous montre à la toute fin un autre regard sur le duel final. Et nous comprenons ainsi que les légendes reposent parfois sur des mensonges. Ainsi, Doniphan tombe injustement dans l’oubli et Stoddard, racontant aux journalistes la vérité historique, tente de réparer cette erreur.

L’homme qui tua Liberty Valance, plus qu’un western magnifique, est une véritable leçon d’histoire et un hommage émouvant aux grands héros qui ont construit l’Ouest. Et ses mythes.

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Il s’agit du dernier film de John Ford réalisé en noir et blanc.

La carrière de John Wayne est intimement liée à celle de John Ford puisqu’il joua dans vingt-deux films du réalisateur, aujourd’hui reconnus comme des classiques du cinéma : La Chevauchée fantastique, La Charge héroïque, La Prisonnière du désert

Connu pour ses rôles de citoyen idéaliste chez Frank Capra et acteur fétiche d’Hitchcock, James Stewart a aussi joué dans plusieurs westerns, notamment ceux d’Anthony Mann (Je suis un aventurier, L’Appât…).  Un an avant L’homme qui tua Liberty Valance, il tourna déjà sur un autre western de John Ford, Les deux cavaliers. Puis en 1964, Stewart retrouva Ford pour Les Cheyennes dans lequel il interprète le rôle de Wyatt Earp.

En 1976, John Wayne et James Stewart se retrouvèrent une deuxième et dernière fois sur un autre western : Le Dernier des géants de Don Siegel.

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Un face à face de légende
  • 2 John Wayne, la figure de l'Ouest
  • 3 Une belle réflexion sur l'Histoire avec un grand « H »

Pour quel public ?

Le film reprend les codes du western, on peut donc s'attendre à quelques scènes de fusillades. De plus, par la maturité de son propos, nous recommandons L'homme qui tua Liberty Valance aux enfants à partir de 10 ans.

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