La Flèche brisée

La Flèche brisée

De Delmer Daves - 1h29 - 1950 (États-Unis)
La Flèche brisée
à partir de 8 Ans

Synopsis

1870, dans l’Ouest américain. Un cavalier solitaire s’approche, on entend sa voix : « C’est l’histoire d’une terre, de ceux qui y vivaient en 1870, et d’un homme dont le nom était Cochise. Il était indien – le chef de la tribu apache des Chiricahua. J’ai pris part à cette histoire et ce que je m’apprête à vous dire advint exactement comme vous allez le voir… » La Flèche brisée est donc une histoire vraie, racontée par cet homme, qui l'a vécue, Tom Jeffords, chercheur d’or, ex-soldat de l’Union. L’histoire de la longue et douloureuse marche vers la paix entre les colons blancs et les Indiens, que Jeffords, seul, a initiée. L'histoire d'un territoire, couvrant aujourd'hui l'Arizona et le nord du Mexique, que les Blancs et les Indiens apprirent à partager. A l'image de Jeffords, qui découvre un nouveau monde, un Eden, qui le révèle à lui-même, le film entier décline le motif de la rencontre de l’Autre, comme source d’inspiration et comme révélation. La découverte du mode de vie des Indiens apaches fait tomber d’une façon limpide, franche et instinctive, les préjugés les plus ancrés solidement chez un Blanc. Et inversement, Cochise apprend qu’un Blanc peut être loyal. Pour Jeffords, qui découvre aussi l'amour, grâce à la rayonnante Apache, Sonseeahray, « Etoile du matin », il s'agit même d'une renaissance. Ce sont les hommes qui écrivent l'Histoire, semble nous dire Delmer Daves. Quelques hommes exceptionnels, Jeffords, Cochise, le « général chrétien », qui bâtissent une paix fragile, à l'encontre de leurs communautés. Paix que scelle symboliquement Cochise en brisant la flèche de guerre.

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La Flèche brisée (1953) se démarque des westerns réalisés jusqu’alors, par la place centrale que le film réserve aux Indiens et à leur culture, déterminée par un intérêt quasiment ethnologique. Il y a un aspect documentaire dans sa manière de présenter les rites apaches, comme une volonté de la part de Delmer Daves de réhabiliter ce peuple, en offrant une image qui rompt avec le cliché hollywoodien des Indiens présentés comme des sauvages, ou aux moeurs folkloriques. Plus de vérité pour accomplir une sincère réparation. Delmer Daves réalise un western engagé, à la mise en scène sobre, entièrement au service d’un message humaniste et pacifiste, délivré d'une manière absolument limpide, et c'est ce qui en fait sa force et sa beauté. L'évidence d'un style comme preuve de la nécessité d'aimer son prochain. Et ce style lie la nature grandiose au cheminement intérieur des personnages. Une manière de reconsidérer le mythe américain avec davantage de justice et d'espoir. La parole joue un rôle crucial dans la découverte de l'Autre. C'est par elle que l'on accède à la connaissance. « Je veux comprendre ! » affirme Jeffords. Et Cochise d'expliquer. La figure du duel, habituelle dans les westerns, se transforme donc en joute verbale, voire en jeu de séduction. C'est par la parole que se négocient point par point les différentes étapes de la trêve. Encore une fois, une vision humaniste ancrée dans l'évidence de la mise en scène.

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La Flèche brisée fut nommé aux Oscars en 1951 pour son scénario, sa photo et pour Jeff Chandler qui interprète Cochise.

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On ne saurait trop conseiller de voir également du même Delmer Daves, 3:10 pour Yuma, western en noir et blanc, au rythme tendu, sur la corde raide du temps qui s'écoule inexorablement (heure fatidique du départ du train pour Yuma) et lié au duel verbal, entre les deux protagonistes. Un western au suspens implacable, à la précision d'un mécanisme d'horlogerie. Et, plus tard, de poursuivre dans le genre du western avec James Stewart chez Anthony Mann, avec Winchester 73, qui fut tourné juste après, par exemple.

Une critique très intéressante et synthétique :
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/la-fleche-brisee.html

Un dossier pédagogique extrêmement fourni :
http://www.transmettrelecinema.com/film/fleche-brisee-la/

... et le livret pédagogique pour aller encore plus loin :
http://www.cnc.fr/web/fr/dossiers-pedagogiques/-/ressources/4275527

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 S'il fallait n'en donner qu'une nous dirions : pour le sublime James Stewart

Pour quel public ?

A partir de 8 ans, pour lire les sous-titres aisément. Les enfants seront à coup sûr portés par l'histoire, les paysages et les personnages et ils dépasseront bien vite l'éventuelle difficulté à lire les sous-titres.

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Différence Western
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