La Guerre des boutons
Rédigée par Antoine De Ducla

La Guerre des boutons

De Yves Robert - 1h30 - 1961 (France)
La Guerre des boutons
à partir de 6 Ans

Synopsis

Comme chaque année, à la rentrée des classes, les écoliers de Longeverne affrontent ceux du village voisin, les Velrans. Le jour où les Longeverne, sous le commandant du charismatique Lebrac, capture un prisonnier, on décide de lui arracher tous ses boutons. Cette méthode va bouleverser la guerre entre les deux camps. La guerre des boutons a commencé...

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La Guerre des boutons n’est pas un film de guerre comme les autres. Ici, on se bat avec des bâtons de bois en guise d’épées, tandis que les lance-pierres remplacent les arcs et les flèches. Et la meilleure des armures reste encore de se battre… tout nu ! On ignore ce qui est à l’origine de la querelle entre les enfants de Longeverne et ceux du village voisin, Velrans, mais aucun des deux camps n’est prêt à s’avouer vaincu. Après chaque « bataille », il faut s’organiser, planifier des stratégies d’attaque, envisager les défenses… Pas de doute, il s'agit bien d'une guerre... mais pas comme les autres : celle-ci ressemble davantage à l’école buissonnière.

Comme souvent dans les films d’Yves Robert, les copains passent avant tout. En adaptant le roman de Louis Pergaud, il réalise un véritable hymne à la camaraderie et à l’importance de faire partie d’un groupe. Cela signifie rigoler, partager des expériences communes. Mais en temps de guerre, cela veut aussi dire s’entraider, être solidaire. L’union fait la force, et chez les Longeverne, le charismatique Lebrac se positionne comme le chef incontesté de la bande. Capable de rassembler ses troupes et de se faire respecter, c’est également un stratège hors pair : en effet, dans la France d'après-guerre, la sévérité des adultes est telle que la moindre bêtise entraîne une punition brutale. Or, le meilleur moyen pour que les enfants de Velrans se fassent punir par leurs parents, c’est d'arracher les boutons de leurs vêtements (sans compter les lacets et les bretelles qui coutaient très cher à l’époque). Chaque « prisonnier de guerre » y passe. Mais lorsque les Velrans leur volent l’idée et se mettent à voler leurs boutons, Lebrac et ses copains commencent à constituer un « trésor de guerre » en cas de coup dur.

Le film dénonce l’autorité excessive des adultes envers leurs enfants : Lebrac est certes un cancre, mais son père violent est loin d’être un exemple. C’est pourquoi il se rebelle contre l’autorité de l’école, refuse le monde des grandes personnes. Pour lui, la vraie liberté se trouve uniquement au sein de sa bande de copains. Les scènes entre les enfants donnent ainsi lieu à de grands moments d’allégresse et de légèreté. Et puis dans la bande, il y a Petit Gibus, l’écolier espiègle qui répète à plusieurs reprises cette phrase aujourd’hui culte : « Si j’aurais su, j’aurais po v’nu ». Avec sa bouille à croquer et sa naïveté, il participe beaucoup à l’humour du film. A la fois épique, drôle et touchant, La guerre des boutons est une joyeuse récréation, à partager en famille ; un film intergénérationnel !

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Le curé du village est interprété par Francis Boyer, le co-scénariste du film.

La Guerre des boutons remporta le prix Jean Vigo en 1962.

Le film cumula 9 936 391 entrées au box-office français. C'est le deuxième plus gros succès de l'année 1962, juste après Le Jour le plus long.

Suite au succès du film, Yves Robert tourna une nouvelle comédie avec des enfants, Bébert et l’omnibus. Il y retrouva Francis Boyer, le scénariste de La Guerre des boutons, et Martin Lartigue, l’interprète de Petit Gibus, qui n'est autre que le petit-fils du célèbre photographe et peintre Jacques-Henri Lartigue.

Le roman de Louis Pergaud fut adapté cinq fois au cinéma, la première adaptation (« La guerre des gosses » de Jacques Daroy) date de 1936. Le film d’Yves Robert en est la deuxième. Suivirent ensuite un remake irlandais La guerre des boutons, ça recommence de John Roberts en 1994 puis, lorsque le roman tomba dans le domaine public, La Guerre des boutons de Yann Samuell et La nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier, tous les deux réalisés en 2011.

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Vous pouvez découvrir le roman de Louis Pergaud, édité en poche aux Éditions Gallimard, Collection Folio.

Une interview du réalisateur Yves Robert au sujet de La guerre des boutons : http://www.ina.fr/video/I00017196

Une fiche pédogique en accès libre: http://www.enfant7art.org/festival/DosPedago/Fiche_pedago_Boutons.pdf

Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 Le plaisir de voir des enfants construire des cabanes et des trésors merveilleux
  • 2 Un film drôle, parfois poignant, sur l'amitié
  • 3 Petit Gibus, le personnage emblématique du film

Pour quel public ?

Dès 5/6 ans. Le film traverse les années et les générations, ne perdant rien de son petit côté jouissif. Tous les enfants allant à l'école et étant confrontés à la collectivité retrouveront forcément des situations ou des comportements familiers.

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