Alors que la jeune mouette Kengah est en train de chercher son repas, la marée noire recouvre la mer du Nord. Engluée dans le pétrole, elle a tout juste la force de regagner la terre ferme. Avant de mourir, elle fait alors la rencontre du chat Zorba à qui elle arrache une triple promesse : ne pas manger son œuf, prendre soin de son enfant et… lui apprendre à voler !
Une mouette et un chat qui se rencontrent, comme c’est étrange ! Alors quand la mouette prend le chat pour sa mère, cette drôle de rencontre devient vraiment improbable. A travers ces deux personnages que tout oppose, ce film propose une jolie fable sur le thème de la différence, en faisant habilement référence à des contes ou mythes très connus : la jeune mouette Félicité qui prend le matou Zorba pour sa mère peut ainsi rappeler Le Vilain petit canard ; si les chats parviennent à prendre le dessus sur la horde de rats méchants et stupides qui infestent les égouts, c’est grâce à un fromage géant qu’ils introduisent dans leur repaire. Cachés à l’intérieur, ils peuvent attaquer les rats par surprise. Ce subterfuge rappelle évidemment le Cheval de Troie de la mythologie. Et enfin, les rats, méchants et cruels, peuvent également faire penser au rat amateur de cidre de Fantastic mister Fox de Wes Anderson.
L’humour est aussi au cœur du film : Félicité, Bouboulina, le chaton Yoyo, le Colonel, Diderot ! Tous ces noms enfantins ou détournés vous feront sourire. Tout comme le moment où la jeune mouette fait du pâté pour chat pour son premier repas, ou qu’elle s’endort bien au chaud entre les pattes du matou.
Du côté des humains, le père poète fonctionne comme un double du scénariste. Les vers qu’il lit à sa fille doublent le récit d’une dimension poétique et permettent à plusieurs formes d’animation de dialoguer dans le même film.
Au-delà du thème de la différence, le film d’Enzo D’Alo aborde aussi une thématique écologique. Si le chat Zorba doit s’occuper d’une petite mouette, c’est bien parce que sa mère n’a pas survécu à la marée noire qui a recouvert les eaux du port de Hambourg.
La Mouette et le chat est un joli film d’animation sur la différence et la solidarité. Succès à sa sortie en salles en France, il est à (re)découvrir sans hésiter !
Lire la suite MasquerLa Mouette et le Chat est le second long métrage d'Enzo d'Alò à qui l'on doit notamment La Flèche Bleue et Opopomoz. À l'époque, ce film avait bénéficié du plus gros budget de l'histoire de l'animation italienne avec environ 4,5 millions d'euros, ce qui avait permis la collaboration de plus de 300 artistes et techniciens. Cette grande équipe a imaginé 1 260 décors et 220 000 dessins nécessaires à l'animation du dessin animé, qui aura demandé deux ans de travail. Le film remporte un grand succès à sa sortie en salle en France. En trois semaines d’exploitation, il compte plus de 300 000 spectateurs.
Le film vaut à Enzo D'Alò un Ruban d'argent spécial de la part du Syndicat national italien des journalistes de cinéma. Il remporte également le Prix du public au Festival international du film pour enfants de Montréal en 2000.
Le film est adapté d’un roman espagnol de Luis Sépulveda, Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler. Ce livre a reçu le prix Sorcières de l’Association des libraires spécialisés jeunesse en 1997. Le livre de Sépulveda existe aux éditions du Seuil, illustré par Miles Hyman, et aussi en livre CD !
Lire la suite MasquerAutour de ce film rayonnent tous les livres portés par le thème de la différence. Comme d’habitude, livres et films entretiennent des dialogues secrets ! Et, sur ce thème, ils sont nombreux : http://www.ricochet-jeunes.org/themes/theme/310-difference
En plus des nombreux ouvrages signalés par le site Ricochet, voici quelques livres ou classiques :
Albums à partir de 5 ans : l’inoubliable Marlaguette de Marie Colmont chez Père Castor, Un petit loup si doux de Gerda Wagener, Tête en l’air de Jeanne Willis (l’histoire d’une petite chauve-souris pas comme les autres).
À partir de 7 ans : les contes Le vilain petit canard et La Petite Sirène de Andersen, L’Homme à la peau d’ours des frères Grimm, tout Roald Dahl notamment Le Bon gros géant, Fantastique Maître Renard.
À partir de 9 ans (de la sélection Incos) : Ma mère est un gorille (et alors ?) de Frida Nilsson, Azami de Marc Cantin et Isabel, Une Voix en Nord de Véronique Petit.
A partir de 5 ans