Sur les hauts plateaux du Tibet, le photographe Vincent Munier et l’écrivain Sylvain Tesson partent à la recherche de la mystérieuse Panthère des neiges.
A l’origine du film, il y a le projet du photographe Vincent Munier et de l’écrivain Sylvain Tesson de voyager ensemble aux confins de l’Himalaya, à la recherche de la Panthère des neiges. Familier des plateaux tibétains, Vincent Munier voulait partager sa fascination pour ces terres arides. Il ne manquait plus alors à ces deux-là que l’œil de la caméra, l’observatrice qui mettrait en images leur aventure. La réalisatrice Marie Amiguet s’est ainsi jointe au voyage pour deux excursions sur le plateau du Changtang, à l’ouest du pays, en 2018 et 2019. L’idée était de filmer la rencontre et le périple de deux aventuriers : « J’étais curieuse de découvrir quel feu d’artifice ce tête-à-tête allait provoquer entre, d’un côté, Vincent, un homme très sensible à la nature, obsédé par la beauté et effectivement taiseux, et, de l’autre, cet écrivain très volubile qui dévore la vie par les deux bouts. J’aime filmer les gens passionnés, tenter de comprendre ce qui anime ces êtres humains d’exception. »
Pour son premier long-métrage, Marie Amiguet se met en retrait, laissant toute la place à la magnificence des paysages, à leur découverte émerveillée par les deux hommes et surtout à la magie des apparitions soudaines des maîtres des lieux. Loups, yacks, chats de Pallas et renards du Tibet sont saisis par la caméra habile de la réalisatrice et de son assistant, Léo-Pol Jacquot.
Pour avoir accès à toute la richesse de cette terre aride, observation, discrétion et patience sont de mise.
Le but que les deux hommes poursuivent, sans la moindre certitude de réussite, leur rêve, c’est de trouver la panthère. L’espoir de croiser son regard les guide et les conduit à d’autres rencontres tout aussi surprenantes, comme celle de l’ours du Tibet. Réflexions philosophiques et images font corps, exprimant pleinement la pensée de ces observateurs privilégiés d’une nature magnifique. C’est ainsi que le propos écologique point, soulignant la menace qui pèse sur cette faune tibétaine. Sublimant le silence de ces paysages et de ces instants suspendus, la musique minimaliste de Warren Ellis et de Nick Cave accompagne ce récit initiatique.
Lire la suite MasquerUn quatuor de créateurs
La Panthère des neiges est le fruit du travail d’un quatuor : le photographe Vincent Munier, l’écrivain Sylvain Tesson, la réalisatrice Marie Amiguet et l’assistant-réalisateur, Léo-Pol Jacquot. Bien que Marie Amiguet réalise le film, elle a également partagé de nombreuses tâches, de l’écriture à la prise de son et de vues.
Vincent Munier est photographe, cinéaste et éditeur. Il grandit dans les Vosges et découvre la photographie aux côtés de son père, lui-même photographe. Amoureux du voyage, il sillonne le monde afin de photographier la nature et de partager sa passion. En 2011, il effectue son premier voyage au Tibet et, depuis, sa fascination pour ce pays ne s’est pas estompée.
Journaliste et écrivain voyageur, Sylvain Tesson est particulièrement connu pour son livre Dans les forêts de Sibérie, publié par Gallimard en 2011, qui a également été adapté au cinéma. Après son périple au Tibet aux côtés de Marie et Vincent, il a publié le roman La Panthère des neiges qui a été récompensé d’un prix littéraire : le prix Renaudot.
La réalisatrice Marie Amiguet a travaillé avec le photographe et réalisateur, Jean-Michel Bertrand, sur La Vallée des loups, un film retraçant le périple de ce dernier dans les Alpes, à la recherche des loups. Elle réalise ensuite un documentaire qui montre les coulisses de ce long-métrage, Avec les loups. Son travail a beaucoup plu au photographe Vincent Munier qui lui a proposé de prendre part à son projet au Tibet. Elle avait déjà travaillé avec lui sur Le Silence des bêtes, un film dénonçant le braconnage des lynx. Sur La Panthère des neiges, elle ne s’est pas contentée de réaliser, elle a participé à l’écriture, aux prises de sons et de vues. Elle a été accompagnée dans son travail par l’assistant-réalisateur, Léo-Pol Jacquot.
Un rude tournage
Tourné dans l’est du Tibet, La Panthère des neiges a demandé un gigantesque investissement à la petite équipe du film. Mais rien n’a arrêté nos aventuriers ! Ils ont relevé tous les défis : parcourir des plateaux à 4500 mètres d’altitude ou gravir des sommets culminants à 6000 mètres par des températures allant jusqu’à -35°C,. Afin de réaliser ce beau documentaire, il aura fallu deux séjours de trois semaines à Marie, Sylvain et Vincent. Ce dernier avait également de nombreuses images et vidéos d’animaux rencontrés lors de ses cinq précédents voyages sur le sol tibétain.
A la découverte du Tibet
Le Tibet est un pays situé au nord-est du Népal et de l’Inde et à l’ouest de la Chine. Le vaste plateau tibétain est le plateau habité le plus élevé de la planète avec une altitude moyenne de 4900 mètres. La population de ces hauts plateaux pratiquait à l’origine principalement l’élevage de yacks. La religion majoritaire du Tibet est le bouddhisme et son chef spirituel est le Dalaï-Lama. On dit souvent qu’il est l’homme le plus pacifiste du monde. Il a d’ailleurs reçu le Prix Nobel de la Paix en 1989. Du fait de l’occupation du pays par la Chine, le Dalaï-Lama vit en exil en au nord de l’Inde, à Dharamsala.
Qui êtes-vous, Velvet Queen ?
Dans la version anglaise du film, la Panthère des neiges est surnommée “the Velvet Queen” : la reine de velours. Egalement appelée Léopard des neiges, elle fait partie de la famille des félins. Elle aime beaucoup chasser le Grand Bharal, ou Mouton bleu, vivant dans les montagnes de l’Himalaya, mais se nourrit également d’herbes et d’autres végétaux. Comme elle adore la haute montagne, les ravins escarpés et rocheux, ce n’est pas une mince affaire d’aller à sa rencontre !
Des animaux au détour du chemin…
Durant leur périple, Vincent, Sylvain et Marie ont croisé la route de nombreux animaux : le chat de Pallas, le loup gris, le renard du Tibet, le yack sauvage, le Grand Bharal, l’antilope du Tibet… Les as-tu reconnus ? Pour avoir une chance de les voir, il faut rester de longues heures à l’affût, immobile et caché ; mais avant tout les pister, c’est-à-dire repérer leurs terriers ou leurs nids et les indices de leur passage : leurs traces, leurs restes de repas, et même leurs crottes !
Tu peux retrouver le fruit de cette recherche, immortalisé par l’appareil de Vincent Munier, dans le livre de photographies Tibet minéral animal, par ici.
Lire la suite MasquerLes jeunes spectateurs peuvent voyager aux côtés de Sylvain Tesson et Vincent Munier à partir de 10 ans.