Tom vit paisiblement, entouré de son « grand-père » Ferdinand, et sa « maman », Juliette, ses parents adoptifs. Leur vie à tous bascule quand un déluge, annoncé par les grenouilles mais que les humains n'ont pas vu arriver, s'abat sur le monde... Rassemblant les animaux du zoo voisin sur une embarcation de fortune, emmenant au passage la petite Lili dont les parents, propriétaires du zoo, sont partis en Afrique, Ferdinand, Juliette et Tom vont non seulement devoir survivre, mais surtout apprendre aux animaux à cohabiter... Et ce n'est pas une mince affaire.
Apprécié des petits comme des plus grands, La Prophétie des Grenouilles reprend un thème biblique – le déluge, un mythe également présent dans d'autres cultures – en le débarrassant de sa charge religieuse pour en faire un conte universel. Sans oublier les thèmes qui lui sont chers – la filiation, la différence, la famille – Jacques-Rémy Girerd leur donne une autre résonance avec ce film à la fois modeste dans son propos et ambitieux dans sa réalisation. L'histoire est particulièrement efficace, et le suspense omniprésent : vont-ils tenir jusqu'à la décrue ? L'animation est particulièrement précise, vivante : le déluge lui-même est particulièrement saisissant, et crédible. A cette prouesse technique s'ajoute une vraie intelligence narrative : le déluge n'est en effet que le prétexte à un hymne à l'acceptation de l'autre. Hommes, animaux, générations et espèces sont forcés, pour survivre, de cohabiter sur cette arche improvisée... Mais ce n'est pas facile. Entre les rancoeurs, la faim, la nature même qui oblige chacun à obéir à la loi de son espèce, l'arche n'est pas tant menacée par l'extérieur – et les événements climatiques – que par l'intérieur : ses habitants. Au prix de nombreuses péripéties, tractations, drames, c'est une fable à la portée universelle que nous livre Girerd : pour vivre ensemble, il faut certes accepter l'autre dans sa différence, mais aussi savoir renoncer à une part de soi. Ce message, plus original qu'il n'y paraît, est véhiculé avec un humour décapant, des personnages hauts en couleur, et une formidable inventivité visuelle. Un film indispensable !
Lire la suite MasquerLe développement du film a demandé six ans au petit studio Folimage, situé à Valence. C'est le premier long métrage du réalisateur, Jacques-Rémy Girerd, qui avait été remarqué pour son moyen métrage, L'Enfant au grelot, également produit à Valence. Un million de dessins ont été nécessaires pour aboutir à cette oeuvre, à la fois artisanale et ambitieuse.
L'interview du réalisateur à l'occasion de la sortie du film : http://www.erudit.org/culture/cb1068900/cb1088384/26094ac.pdf
Le site du studio Folimage : http://www.folimage.fr/fr/
Lla chaîne youtube du studio : http://www.youtube.com/Folimage
Dès 6 ans.