Georges Bailey est le fils du propriétaire d’une association de construction et de prêts de la petite ville de Bedford Falls, une société qui permet à des personnes modestes de devenir propriétaires. Quand il est question de reprendre l’entreprise de son père, Georges exprime son désir de quitter la ville pour étudier à l’université. Mais, si Georges ne prend pas la succession de son père, l’affreux M. Potter, homme d’affaires sans scrupules, ne va-t-il pas prendre le contrôle de la ville et exploiter ses habitants ? À la mort de son père, Georges décide de renoncer à ses rêves et de lui succéder. Quelques années plus tard, suite à la perte d’une importante somme d’argent qui menace l’avenir de sa société, Georges envisage, le soir de Noël, de se jeter dans la rivière, laissant derrière lui son épatante femme Mary et ses quatre adorables bambins. Cet homme, les anges sont prêts à lui porter secours. Si l’ange Clarence réussit à sauver Georges Bailey et, par là-même, la ville de Bedford Falls, il gagnera ses ailes.
Lire la suite MasquerLe film de Frank Capra est un film culte. Sa structure narrative rappelle celle d’un conte. Le film pourrait, en effet, commencer par « Il était une fois, un jeune garçon nommé Georges Bailey ». Mais l’originalité du début du film introduit un décalage par rapport à cette structure naïve. La séquence initiale dans l’espace avec le dialogue des anges incarnés en météorites peut rappeler, en effet, certains épisodes de La Quatrième dimension qui mêlent de manière atypique le fantastique et le merveilleux : le personnage de l’ange surgit dans le décor réaliste de la petite ville de Bedford Falls mais dans un récit qui ressemble à un conte. Lorsque l'ange Clarence descend sur terre pour aider Georges, l'humour se mêle à une tonalité pathétique sur le mode du "et si...". Qu'est-ce que serait le monde si je n’avais pas accompli telle ou telle action ? Que serait ma vie à moi et à quoi ressemblerait ma famille si je n’existais pas ? L’ange Clarence invite le personnage de Georges à voir sa vie sans les sacrifices qu’il a fait pour honorer la mémoire de son père : Bedford Falls devenue Pottersville, du nom de l’affreux Potter assoiffé de pouvoir, est habitée par des gens que la pauvreté a rendu égoïstes et cruels, tout comme la propre famille et la fiancée de Georges, seuls et tristes. Les personnages renvoient à des archétypes pour donner au film une dimension universelle : le doux Georges au cœur d’or qui sacrifie ses envies pour sauver l’entreprise familiale, la fée Mary et l’ogre Potter peuvent rappeler certains personnages de conte ou d’un Charles Dickens. Potter renvoie ainsi à l’affreux Scrooge, au nom qui sonne comme un grognement de chien. On pourra inviter les spectateurs les moins jeunes à lire le film comme une vision critique de l’« American way of life ».
À voir en famille, le film est aussi une bonne entrée dans le cinéma de Frank Capra.
Lire la suite Masquer « Il est fascinant de rechercher l’origine de l’idée d’un film : une pièce de théâtre, un livre, la Bible, une nouvelle, l’actualité, un rêve, une scène de ménage… Le scénario complet de ce que j’estime être mon meilleur film fut tiré d’une carte de vœux. » Dans son autobiographie, Hollywood story, Frank Capra fait allusion, ici, à L’Extravagant Mr Deeds, mais avec La Vie est belle, on peut penser aussi bien au mythe de David et Goliath, à l’univers du conte, qu’à l’Amérique des années 40, autant de sources d’inspiration possibles chez le réalisateur. Le mélange des tons et des genres est d’ailleurs une des particularités du cinéma de Capra. Le film est considéré comme un grand classique du cinéma populaire américain.
La Vie est belle est d'ailleurs souvent programmé à la télévision américaine à la période de Noël, comme peut l’être un film comme La Grande Vadrouille sur les petits écrans français.
Dans ces dossiers, vous trouverez des critiques et des informations sur le film de Capra :
http://acpaquitaine.com/0809/?p=2955
http://www.dvdclassik.com/critique/la-vie-est-belle-capra
Vous pouvez aussi parcourir son autobiographie, truffée d’anecdotes sur le cinéma, Hollywood story, aux éditions Ramsay poche.
On peut rapprocher le film de Capra des Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang, ou encore d’Oliver Twist de David Lean. Avec les thèmes de la famille, du sacrifice et du bonheur qui se trouvent au centre du film, l’univers de Capra ramène aux récits de Dickens (Un Chant de Noël, Oliver Twist).
Les spectateurs de 11-12 ans peuvent se lancer dans la lecture des nouvelles de Richard Matheson, un des scénaristes de la série La Quatrième dimension.
Pour les plus jeunes, on pensera aux contes de Grimm (Les deux frères, L’eau de la vie), et à tous les gamins pauvres au grand cœur des romans de Roald Dahl, eux aussi « indestructibles » : James et la grosse pêche, Charlie et la chocolaterie.
Enfin, le voyage dans le temps du film de Capra peut faire penser aux BD de Jirô Taniguchi, comme Quartier lointain.
Le film plaira aux petits comme aux grands. Je le conseille plutôt, cependant, à partir de 9-10 ans.