Tour à tour boxeur et coach, vendeurs de sapins de Noël et évadés de prison, le duo infernal formé par Laurel et Hardy, allias Stan (Stan Laurel) et Ollie (Oliver Hardy), nous entraîne dans ses délicieuses mésaventures burlesques.
La Bataille du siècle (Battle of the Century)
Clyde Bruckman, USA, 1927, 18’, prise de vue réelle
Sur le ring, Stan a la tête dans les nuages. Désespéré, son manager Ollie contracte une assurance dans l’espoir de toucher une prime en cas d’accident. Ollie est alors prêt à tout pour provoquer ledit accident.
Œil pour œil (Big Business)
James W. Horne, USA, 1928, 18’, prise de vue réelle
Le soleil brille sur le bitume des boulevards californiens. Au volant d’une jolie décapotable, Ollie et Stan font du porte-à-porte pour vendre des sapins de Noël, mais leurs méthodes commerciales sont pour le moins inattendues.
Vive la liberté (Liberty)
Leo McCarey, USA, 1928, 18’, prise de vue réelle
Ollie et Stan s’évadent de prison. Après s’être débarrassés de leurs tenues de bagnards, ils s’aperçoivent qu’ils ont interverti leur pantalon. Dans le tumulte de New-York, ils peinent à trouver un endroit discret pour procéder à un nouvel échange.
Le premier, petit et chétif, regarde le monde avec des yeux clairs et rêveurs. Le second, grand et rond, a l’œil noir et fripon. Ensemble, ils forment le duo comique le plus célèbre de l’histoire du cinéma. Laurel et Hardy, autrement appelés par leur prénom, Stan et Ollie, sont les héros peu conventionnels de ce programme muet en noir et blanc, intitulé Laurel et Hardy : premiers coups de génie.
Stan, surnommé « chiffe molle », ouvre la danse sur le ring. Son manager, Ollie, qui fomente toujours un mauvais coup, mise sur sa maladresse pour toucher une prime d’assurance. Par un effet « boule de neige » ou plutôt « tarte à la crème » (une tarte en entraînant une autre), le tandem se retrouve pris dans une bataille de tartes géantes. Dans le second court métrage, le duo sillonne la Californie en plein été pour vendre des sapins de Noël. Face à un client agacé et agaçant, ils sont pris d’une folie destructrice. S’ensuit une scène de surenchère de vengeances et de contre-vengeances interminable et hilarante. Dans le film qui clôt le programme, les deux comparses se retrouvent par mégarde au sommet d’un building en travaux. Équilibristes sur les poutres, ils nous offrent une scène d’absolue anthologie. Leur vertigineuse chorégraphie au-dessus du vide coupera les jambes des plus sensibles et fera rire aux éclats les autres ! Avec leurs silhouettes tout en contrastes, leur jeu de pantomimes et leurs corps de marionnettes, Laurel et Hardy s’imposent comme clowns de génie.
Si Hardy est le plus « hardi », il est néanmoins la victime régulière de la maladresse de Laurel. C’est souvent malgré lui que ce dernier se sort des mauvaises passes. Bien que les deux comparses sèment le chaos partout où ils passent, la mise en scène à visée comique de ces trois films est extrêmement réfléchie. Avant de jeter une tarte à la crème à la figure d’une nouvelle victime, les personnages attendent patiemment que le précédent « lanceur » ait terminé. Cette lenteur participe du comique de la situation. Hal Roach, le producteur des films, tenait à ce que les spectateurs aient le temps de « digérer » chaque gag. Ainsi, l’action semble presque décomposée. Cela n’a rien de réaliste, mais c’est profondément drôle !
Lorsque Laurel et Hardy décident de s’associer, ils ont déjà quarante ans et sont célèbres dans leur carrière en solo. Le cinéma est encore muet. Il devient parlant aux alentours de 1926-1927, précisément à l’époque de la réalisation des trois films qui composent le programme. Contrairement à de nombreux acteurs qui ne parviennent pas à passer du muet au parlant sans perdre au change, les deux comparses vivent cette transition avec brio. La Bataille du siècle marqua tellement les esprits à l’époque que Henry Miller, le célèbre écrivain américain, qualifia le film de « meilleur film comique jamais fait ».
Comme cela est expliqué en exergue du programme, La Bataille du siècle a été longtemps perdu. Seules deux minutes du film étaient visibles dans un film de montage de Robert Youngson datant de 1957. Dans les années 70, le MoMA découvre la bobine n°1 incomplète sauvegardée à la Library of Congress. La deuxième bobine, avec la bataille de tartes à la crème, semblait alors perdue à jamais. En 2014, Jon Mirsalis, célèbre compositeur de musique de films, découvre dans une collection privée un exemplaire de la seconde bobine. En juillet 2015, Lobster Films, laboratoire spécialisé dans la restauration de vieux films, reconstruit l’intégralité du film à partir de ces éléments.
À partir de 5/6 ans et sans limite d’âge, les enfants peuvent découvrir ce grand classique du cinéma burlesque. Les quelques informations à lire sur les cartons ne sont pas primordiales pour la compréhension globale. Avec quelques explications de la part d’un adulte, les enfants peuvent même apprécier les gags dès 4 ans.