Le Baron de Crac
En expédition sur la lune, le cosmonaute Tonik fait la rencontre du truculent Baron de Crac qui l'emmenera dans les contrées les plus fantastiques du globe terrestre.
Les aventures du Baron de Münchhausen ont fait l'objet de plusieurs adaptations au cinéma. La première a été réalisé en 1911 par Georges Méliès, le père des effets spéciaux. Cinquante ans plus tard, le réalisateur tchèque livre à son tour sa propre version tout en s'inspirant du style de Mélies. Car comme son prédécesseur, Zeman fait partie de ces cinéastes bricoleurs adeptes de l'animation et des trucages, pour qui le cinéma est avant tout une formidable invention mécanique capable de produire de la magie.
Pour mettre en scène le récit rocambolesque et déjanté du Baron de Münchhausen, Zeman mélange ainsi plusieurs techniques différentes : il fait évoluer des acteurs dans des décors animés, recourant à des animations dessinées ou en marionnettes ainsi qu'à des effets spéciaux à la Méliès (incrustations, collages...). Le tout permet non seulement de donner vie à cet univers fantastique (où l'on parcourt tour à tour l'espace, le palais d'un sultan ou le ventre d'une créature aquatique), mais aussi de donner l'impression que chaque scène et chaque plan sont une invention visuelle. A ce titre, le film impressionne par la beauté de ses décors qui évoquent les illustrations de Gustave Doré et s'animent. On croirait presque lire un roman d'aventures illustré où les dessins prendraient vie sous nos yeux.
En plus de sa maitrise de l'animation, Le Baron de Crac est aussi une aventure trépidante où chaque changement de lieu est une invitation à la surprise. Le personnage du Baron, aristocrate raffiné et truculent, emmène le cosmonaute Tonik dans les contrées les plus incroyables du globe : ils devront ainsi échapper à une cavalarie lancée à leurs trousses, libérer une princesse prisonnière d'un palais, et livrer bataille dans un château. On frissone devant les scènes d'actions, mais on rit aussi grâce au ton absurde du film et à des gags visuels, parfois même burlesques (il faut voir le Baron essayant de refermer une fenêtre juste avec un pied !).
Considéré par beaucoup comme l'un des films les plus aboutis de Karel Zeman, Le Baron de Crac reste encore à ce jour un grand film d'aventures plein de fantaisie, ainsi qu'un chef-d'œuvre de l'animation. N'hésitez donc pas à suivre le Baron dans ce voyage qui va au-delà de l'imagination.
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Né en 1910 à Ostroměř en Tchécoslovaquie, Karel Zeman suit des études de commerce et de dessins publicitaires. En 1930, il part travailler six ans en France en tant que dessinateur publicitaire. Il exercera le même métier lors de son retour en Tchécoslovaquie et réalise des petits films d'animation pour des marques de chaussures et de voitures. Il réalise un premier court métrage d'animation en 1946, Rêve de Noël, qui reçoit un prix au Festival de Cannes. Douze autres courts métrages suivront avant qu'il ne réalise son premier long métrage en 1952 : Le trésor de l'île aux oiseaux.
Le Baron de Crac mêle différentes techniques d'animation : les acteurs sont filmés en prises de vue réelles et intégrés dans des décors animés. Zeman recourt à plusieurs techniques de trucages et d'effets spéciaux héritées du cinéma de Georges Méliès. Certains éléments et objets sont animés en dessins ou en marionnettes.
Karel Zeman était surnommé « le Méliès tchèque ».
Le Baron de Münchhausen a réellement existé : il fut officier allemand du XVIIIᶱ siècle. Le récit romancé de ses exploits militaires firent de lui un héros populaire de la littérature allemande.
Il existe plusieurs adaptations des aventures du Baron de Münchhausen, parmi lesquelles :
- Les Aventures du baron de Münchausen, un court métrage réalisé en 1911 par George Méliès.
- Les Aventures fantastiques du baron Münchhausen, un film allemand réalisé en 1943 (sous la propagande nazie) par Josef Von Baky.
- Les Fabuleuses Aventures du légendaire baron de Münchhausen (1978) et Le Secret des Sélénites (1982), deux films d’animation français réalisés par Jean Image.
- Les Aventures du baron de Münchhausen de Terry Gilliam en 1988.
Lorsque Tonik arrive sur la lune, il tombe sur une fusée sur laquelle est gravée l'inscription : « De la terre à la lune - Jules Verne - 1865 ». Cette fusée est en fait une réplique de celle du film Le Voyage dans la lune de Georges Méliès qui est l'une des principales influences du cinéma de Karel Zeman.
Vous pouvez trouver en librairie Les aventures du baron de Münchhausen par Rudolf Eric Raspe et Ronald Searleaux aux Editions du Lampion.
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A partir de 9 ans. Les plus jeunes risquent de mal comprendre l'univers et l'humour absurde de Karel Zeman.
