Dans la steppe de Mongolie, une fillette de six ans, Nansa, découvre un chien errant dans une grotte. Elle l’adopte et le baptise Tatoué. Mais son père s’oppose à ce que ce chien mystérieux reste auprès de la famille, craignant qu’il ait été en contact avec les loups et qu’il constitue une menace pour leur troupeau. La fillette s’obstine en cachant son nouvel ami.
Le Chien jaune de Mongolie est un conte à plusieurs dimensions. Les enfants s'attacheront immédiatement à l'histoire simple de Nansa et à la résolution du conflit (traité avec une extrême douceur) entre Nansa et son père, au sujet du chien.
Ensuite, ce film offre la particularité d'être en même temps un documentaire très précis sur la vie des nomades en Mongolie. La réalisatrice, dont l'enfance a ressemblé à celle de Nansa dans le film, a choisi une vraie famille de nomades et les a filmé dans leur vie quotidienne. Leurs gestes, leur labeur, leur mode de vie sont rendus avec une grande simplicité. Le rythme du film est lent et apaisé. Byambasuren Davaa prend le temps de filmer. De la durée des plans émane une véritable authenticité.
À ce réalisme, s'ajoute une autre dimension, plus spirituelle. Tout est cyclique dans le film. Les éléments se recyclent, se transforment. Les bouses servent à alimenter le feu, pour faire bouillir le lait, qui devient fromage. La peau des moutons se vend pour acheter d'autres denrées. On fait, en échange, des offrandes à la nature. Tout est circulaire, comme les saisons qui reviennent, comme la yourte, ronde, est le centre d'où l'on part et où tout revient. Il s'agit ainsi de matérialiser la foi bouddhiste, et la croyance en différents cycles de vie, la réincarnation.
Mais Byambasuren Davaa se garde bien de toute forme d'apologie. Au contraire, l'intérêt du film réside dans ses zones de mystère, que les enfants auront plaisir à interroger. Beaucoup de questions restent en suspens, et la curiosité de Nansa n'en vient pas à bout. Le mystère de la vie et de la mort, celui de la foi reste intact. Reste qu'au bout du conte, nous aurons fait un beau voyage !
Le Chien jaune de Mongolie s'inscrit naturellement dans la lignée de Nanouk l'Esquimau, réalisé par Robert J. Flaherty, en 1922. Flaherty filmait alors la vie d'une famille d'Esquimaux, dans l'Arctique canadien. Premier long métrage confirmant l'essence du cinématographe, créé par les frères Lumière : « offrir le Monde au monde ». C'est-à-dire montrer comment vivent les gens à l'autre bout de la Terre... Dans cette famille cinématographique, on trouve avec bonheur des films comme Farrebique et Biquefarre, qui retracent, sur plusieurs générations, la vie de paysans dans l'Aveyron. Georges Rouquier témoigne de ce quotidien paysan avec une poésie sans égal.
Il existe de très nombreux dossiers pédagogiques à l'usage des enseignants, pour exploiter toutes les richesses du Chien jaune en classe... La fiche synthétique des Enfants de cinéma :
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/chien-jaune.html
Un article sur le site Critikat :
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/le-chien-jaune-de-mongolie.html
Une analyse, très approfondie, comme à chaque fois, sur le site Transmettre le cinéma :
http://www.transmettrelecinema.com/film/chien-jaune-de-mongolie-le/
Pourquoi ne pas voir aussi L'histoire du chameau qui pleure, premier long-métrage de B. Davaa ?
Le chien jaune de Mongolie est inscrit au catalogue du dispositif national Ecole & Cinéma. Retrouvez la fiche "en famille" sur la plateforme Nanouk
Lire la suite MasquerÀ partir de 6 ans en version française et 7-8 ans en version originale.