Bahador
de Abdollah Alimorad - 2001 - 27 minutes - VF - marionnettes
Opprimé par un roi sans cesse affamé qui confisque toutes leurs récoltes, le peuple des souris va finir par mourir de faim. Sous les ordres du grand Intendant du Roi, le jeune Bahador ne supporte plus de devoir collecter de force tous les vivres de ses compatriotes. N’écoutant que son courage, il va décider de désobéir et écouter son cœur…
Rentrons chez nous
de Behzad Farahat - 2005 - 12 minutes - sans paroles - animation 2D
Alors que la nuit tombe et que le brouillard s’épaissit, une fratrie de hérissons se perd en pleine forêt. Mais un seul courageux suffit pour mener tout le monde en lieu sûr !
Compagnon
de Ali Asgharzadeh - 1990 - 15 minutes - sans parole - pâte à modeler
Au commencement, il n’y avait rien qu’un désert à perte de vue. Quand soudain deux étranges personnages prennent vie. Ils vont ensemble devoir affronter les aléas de Dame Nature et évoluer pour construire ensemble leur avenir.
Ces trois films d’animation ont été produits en Iran par Kanoon, l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des adolescents, créé en 1965 par l’épouse du Shah. Celle-ci souhaitait utiliser la force dramatique des œuvres culturelles - littéraires et cinématographiques - pour avoir un impact positif sur le jeune public, à travers des récits à visées pédagogiques et éducatives. C’est alors sans surprise que les trois histoires qui composent ce programme proposent chacune une réflexion sur le monde qui nous entoure et la place que l’on y tient.
Le programme dans son ensemble met plus particulièrement en avant la confiance et la solidarité, mais chaque récit possède ensuite sa spécificité : Rentrons chez nous traite de la peur de l’inconnu et comment la surmonter ; Compagnon aborde la nécessité de travailler main dans la main pour construire un monde meilleur, et Bahador (qui signifie « courageux » en persan) met en scène le pouvoir de la rébellion face à l’injustice. Bahador est le film porteur du programme de par sa durée (27 minutes), mais également par l’ambition de son propos. Un tyran asservit son peuple dans un monde où la justice et la bonté semblent inaccessibles. Mais le courage et l’altruisme d’un seul être peuvent redonner de l’espoir à tous, et porter toute une nation vers la liberté. L’habileté avec laquelle le réalisateur représente le monde des souris - métaphore de certaines de nos sociétés humaines à travers l’Histoire - et l’aspect caricatural des personnages rendent cette histoire, en apparence complexe, tout à fait accessible aux enfants. S’ils ne seront pas en âge de comprendre le miroir tendu vers notre monde, ils seront sans doute indignés du traitement des paysans et souhaiteront la victoire pour la paix. Ce refus de la soumission par la tyrannie est un sentiment profond que l’on peut ressentir à tout âge, et il n’est jamais trop tôt pour discuter avec ses enfants, même en surface, de l’absolue nécessité de lutter contre les injustices.
Bahador de Abdollah Alimorad a remporté en 2001 le Grand prix du festival de Cannes Junior, ainsi que l'Eléphant d'Or Travelling de Rennes qui récompense le meilleur court métrage jeune public. Les personnages de ce film sont des marionnettes constituées d’armature en fil de fer recouverts d’une mousse spécifique pour le corps et de latex pour les mains, sur lesquelles on rajoute des vêtements et des accessoires. La tête est quant à elle fabriquée en pâte à modeler afin de travailler plus précisément les expressions du visage. Un trop grand nombre de manipulations rendraient les têtes rapidement inutilisables, aussi pour chaque personnage il en existe une pour chaque expression. Un travail titanesque de préparation avant de pouvoir commencer le tournage du film.
Pour Rentrons chez nous, Behzad Farahat a utilisé une technique picturale appelée le sfumato (très utilisée par de grands peintres tels de Léonard de Vinci et Johannes Vermeer), qui consiste à donner à ses personnages des contours imprécis. L’effet vaporeux qui en résulte confère une ambiance onirique et une impression de douceur.
Les personnages du film Compagnon de Ali Asgharzadeh sont en pâte à modeler, et ont été animés avec la technique dite « en volume ». Cette technique nécessite un plateau de tournage car les personnages se déplacent dans l’espace, évoluent dans des décors éclairés. Lors du dernier plan du film, le réalisateur nous offre une belle vue de son plateau de tournage grâce à un travelling arrière (mouvement de la caméra vers l’arrière) qui nous permet alors de découvrir l’envers du décor : le plateau, le fond, les éclairages et son appareil photo.
Lire la suite MasquerDans le dossier de presse du film, disponible en téléchargement sur le site du distributeur Les Films du Whippet, vous trouverez de courtes biographies et une interview de chaque réalisateur, très intéressantes pour prolonger la projection.
Vous pouvez découvrir gratuitement sur le site du Forum des images l’enregistrement d’un cours de cinéma qui étudie le contexte dans lequel est apparu le studio Kanoon et son influence sur le cinéma iranien.
Nous conseillons ce programme à partir de 4 ans.