Michael navigue avec ses parents et sa sœur à bord d'un voilier pour faire le tour du monde. Mais une tempête provoque le passage par-dessus bord du jeune garçon et de sa chienne, Stella. Ils se réveillent tous deux sur une île qui paraît d'abord hostile, mais qui leur réserve bien des surprises, à commencer par leur rencontre avec un vieil homme japonais, Kensuké...
Adapté du roman éponyme de l’écrivain britannique Michael Morpurgo, Le Royaume de Kensuké nous conte les aventures d’un jeune garçon, également prénommé Michael. Alors qu’il navigue avec sa famille autour du monde, il se retrouve après une violente tempête échoué sur une île avec sa chienne Stella. Il y fait la connaissance d’un rescapé japonais de la Seconde Guerre mondiale, Kensuké, dont tout le sépare, mais avec qui il noue pourtant peu à peu une relation forte, tenant à la fois de l’amitié et de la filiation.
Le film, qui évoque en filigrane le personnage de Robinson Crusoé, nous immerge dans le monde naturel de cette île où se déploie la richesse d’une faune et d’une flore préservées de la prédation humaine. Les personnages, humains et animaux, évoluent dans des décors créés à partir de dessins, d'éléments 3D et de photographies, dont la profondeur permet de se plonger pleinement dans cette nature luxuriante, une puissance d'évocation encore renforcée par le cinémascope.
Si le lien entre l’enfant et le vieil homme est au cœur de l’histoire, les relations qu’ils entretiennent avec les animaux en font également partie intégrante. Le film a une portée écologique évidente, mais l’équilibre précieux qu’il décrit ne concerne pas que les humains et l'environnement animal et végétal : il s’agit aussi d’un récit de réconciliation, tel que le décrit Michael Morpurgo lui-même : « Le Royaume de Kensuké évoque les rapports entre les générations différentes, entre les cultures différentes, entre les langues différentes. Le film raconte l’histoire de notre relation au monde : il montre que les guerres ont traumatisé énormément de gens, que les ennemis d’hier peuvent se réconcilier et se comprendre, et qu’on peut apprendre à respecter le monde qui nous entoure et à s’en sentir proches. »
Lire la suite MasquerLe tournage
La création des images a nécessité une équipe de 200 artistes et a duré deux ans et demi, un temps long lié au choix d'une animation traditionnelle en 2D, tel que l'explique la productrice Camilla Deakin : « Pendant toute cette période, nous faisons travailler des story-boardeurs, des peintres qui s’occupent des personnages, d’autres qui travaillent sur les paysages, des animateurs, des coloristes, des spécialistes de compositing. Ce sont des gens qui travaillent depuis des mois et des mois sur ce projet car chaque aspect est réalisé à la main avec un soin maniaque. » Douze dessins par personnages sont en effet nécessaires pour chaque seconde de film, à multiplier par le nombre de personnages présents dans chaque plan !
La musique
Le compositeur, Stuart Hancock, a signé pour le film une composition pour orchestre classique, telle qu'on peut en entendre dans les grands récits d'aventures au cinéma. Il a d'autant pu laisser libre cours à son inspiration que le film est économe en dialogues et laisse donc une place importante à la musique, telle que Stuart Hancock : « Quand j'ai lu le scénario, j'ai été époustouflé par l'émotion qu'il dégageait et par celle que je pouvais communiquer à travers la musique. Je souhaitais que les spectateurs soient tour à tour enthousiastes, bouleversés, effrayés et époustouflés par la beauté des images. J'espère que la musique, d'une ampleur romanesque, accompagne le récit et permet au spectateur de traverser toutes ces émotions, voire de les sublimer. »
Lire la suite MasquerMichael Morpurgo, l'auteur du livre dont est adapté le film, est un écrivain britannique très apprécié dans son pays, qui a commencé par être enseignant dans le Kent, expérience qui l'a inspiré pour créer ses personnages. Ses œuvres pour la jeunesse ont été traduites dans différentes langues et primées à de multiples reprises. L'un des ses romans, Cheval de guerre (Gallimard, 1997), a déjà été adapté au cinéma par Steven Spielberg sous le même titre en 2011.
A partir de 8/9 ans. Le récit est linéaire et facile d'accès, les séquences avec les braconniers peuvent cependant impressionner les plus jeunes.