Alors que l’humanité se prépare à fêter le cinquantième anniversaire du premier pas de l’Homme sur la Lune, les médias annoncent que la loi interdisant de posséder l’astre lunaire est caduque. Si un pays parvient à y planter son drapeau, il deviendra propriétaire du satellite. Ni une, ni deux, Solan décide de devenir le premier palmipède à marcher sur la Lune.
Et nous voilà repartis dans une grande course ! Mais cette fois-ci point de cheddar ou d’emmental de La Grande course au fromage : le fameux trio formé par Solan, Ludvig et Féodor part à la conquête de l’espace : ils veulent mettre un pied - et même deux - sur la Lune. Il n’en faut pas plus pour attiser notre curiosité. Réinventer la conquête spatiale avec la Norvège en lice, en voilà une bonne idée !
C’est encore le réalisateur norvégien Rasmus A. Sivertsen qui réalise cette nouvelle aventure de nos héros en stop-motion. Le principe est le même : des habitants de Pinchcliffe au caractère bien affirmé et aux talents nombreux, une compétition acharnée, des ennemis de Pinchford pour perturber leurs plans et finalement, une leçon de solidarité. Car pour nos trois amis, l’union fait toujours la force ! Les gags burlesques perpétrés par le maladroit hérisson, Ludvig, sont à nouveau au rendez-vous, et sont toujours aussi drôles.
La formule habituelle pourrait sembler éculée mais Le Voyage dans la Lune est beaucoup plus profond qu’on ne pourrait le croire au premier regard. En plus de nous en apprendre beaucoup sur la conquête spatiale, il fait, sur fond humoristique, une fine critique de la décadence de nos sociétés occidentales que ce soit au niveau de la politique d’état, de l’environnement ou de l’emprise des médias sur notre quotidien. Et cela tout en simplicité pour les plus jeunes !
Par ailleurs, Sivertsen ne manque pas de réinvestir le folklore et les traditions scandinaves dans le quotidien du trio, comme par exemple celle du fika, cette petite pause café si appréciée. Un dernier point intéressant de ce troisième long métrage ne manquera pas de ravir les spectateurs : les nombreuses références à d’autres films se passant dans l’espace. Une vraie chasse au trésor !
Lire la suite MasquerLe Voyage dans la Lune n’est pas la première aventure de Solan, Ludvig et Féodor. Avant ce film sont sortis le court métrage De la neige pour Noël (2013) et le long métrage La Grande course au fromage (2015), aussi réalisés par Rasmus A.Sivertsen.
Mais à l’origine, c’est le dessinateur Kjell Aukrust qui est l’inventeur de tous ces personnages. Et comme ces héros sont des personnages traditionnels norvégiens, le réalisateur Ivo Caprino a eu la bonne idée d’adapter leurs aventures : Pinchcliffe Grand Prix (1975). Vous pouvez d’ailleurs retrouver plusieurs de ses créations animées sur la chaîne Youtube de son petit-fils, Mario, par ici.
Cela fait maintenant 50 ans que l’Homme a fait le premier pas sur la Lune, le 20 juillet 1969. Trois astronautes américains, Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin plantaient le drapeau des Etats-Unis sur le sol lunaire en prononçant ces mots : « C’est un petit pas pour l’homme mais un bond de géant pour l’humanité. » Les traces de ce passage américain sont visibles dans Le Voyage dans la Lune. Mais le film parle aussi beaucoup de compétition. La course à la Lune entre Pinchcliffe et Pinchford ne vous rappelle pas quelque chose ? A la fin des années 60, les Etats-Unis et l’URSS s’opposent pour arriver avant l’autre sur le satellite lunaire.
Féodor, l’ingénieur génial de Pinchcliffe, invente avec habileté une fusée, « La Pollo ». Mais ne vous fait-il pas penser à un autre célèbre inventeur ? Léonard de Vinci était un peintre de la Renaissance qui avait de nombreuses cordes à son arc : mathématicien, sculpteur, scientifique, philosophe... Très tôt, il a inventé des machines bien étonnantes pour l’époque : le métier à tisser, le canon à vapeur, la catapulte, le scaphandre, le deltaplane ou encore le parachute - et j’en passe ! Féodor semble bien être son digne héritier.
Il a fallu fabriquer de nombreux décors et poupées pour tourner Le Voyage dans la Lune. Mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est qu’en une journée de tournage, un animateur produit deux secondes et demie de film. Il en faut du temps pour venir à bout de ce projet !
Le film a été sélectionné dans la section pour enfants de la Berlinale 2019 (Generation Kplus), le grand festival international de cinéma qui a lieu tous les ans à Berlin en Allemagne. De sacrés débuts pour nos trois héros !
Lire la suite MasquerLe dossier de presse, le dossier pédagogique, le cahier d’activités et une exposition faits par le distributeur, Little KMBO, pour vous permettre d’en découvrir davantage sur l’univers du Voyage dans la Lune, et sur sa création. Très complet. A lire absolument ici !
Le site internet du studio d’animation Qvisten Animation (le plus grand des pays scandinaves !).
Il existe un film éponyme d’un grand monsieur des débuts du cinéma, Georges Méliès, dans le programme Les contes merveilleux de Méliès (6ᶱ court métrage).
La durée du film et la légère complexité des sujets abordés nous poussent à conseiller ce film à partir de 5 ans.