Ruka, jeune lycéenne, vit avec sa mère. Elle se consacre à sa passion, le handball. Hélas, elle se fait injustement exclure de son équipe le premier jour des vacances. Furieuse, elle décide de rendre visite à son père à l'aquarium où il travaille. Elle y rencontre Umi, qui semble avoir le don de communiquer avec les animaux marins. Ruka est fascinée. Un soir, des événements surnaturels se produisent.
« On m’a dit, « Tu peux regarder », alors, j’ai ouvert les yeux ». Le film s’ouvre sur une surprise, une invitation à la fois adressée au personnage et aux spectateurs. Le contre-champ nous montre une petite fille entourée de ses parents, fascinée par le spectacle qui s’offre à elle. Elle se trouve devant des dizaines d’animaux marins dans un bassin d’aquarium.
Une ellipse temporelle nous dévoile ensuite combien sa situation familiale a évolué. Ses parents se sont séparés. Ruka habite avec sa mère, dont on voit rarement les yeux et qui semble avoir sombré dans la dépression. La jeune fille désormais en pleine adolescence, ne sait pas où se situer dans cet éclatement familial. Nous découvrons un personnage en mal d’intégration, même au sein de son équipe de handball. Le point de vue de Ruka, appuyé par de nombreux plans subjectifs, sera adopté tout au long du film.
C’est au contact de deux étonnants personnages qu’elle va s’ouvrir et que son regard va évoluer. D’impressionnants mouvements de caméra soulignent cette prise de recul par des effets de perspectives. Cette rencontre merveilleuse n’est pas sans rappeler celle d’Alice et du lapin blanc, mais c’est une expérience bien plus sensorielle encore qui nous attend. Le spectateur est happé dans cet univers par un tourbillon d’images, une musique minimaliste et des chants marins, non sans rappeler Ulysse et les sirènes. La lumière irradie, on ressent presque les effets du ventilateur. L’eau est scintillante, les arbres verdoyants, et le ciel habillé de ses plus belles couleurs. On ressent avec force les éléments de la nature, de sorte qu’elle n’est jamais un arrière-plan. C’est un personnage en soi. « Les insectes et les animaux brillent quand ils veulent qu’on les trouve », dit Umi. Peut-être, la nature se rappelle-t-elle à notre bon souvenir, en brillant de son plus bel éclat...
Plus qu’une réflexion sur les enjeux environnementaux, le film est une ode mystique à la nature et porte un discours philosophique, à la manière du Petit Prince. « Ce monde est rempli de choses invisibles et l’univers dépasse de beaucoup ce que nous pouvons voir avec nos yeux ». Il s’agit alors d’en percer ses mystères et de s’interroger sur les origines du monde, en revisitant les grands mythes de la création.
C’est un retour à la nature que nous propose ce film, à travers un voyage très poétique, voire hypnotique !
Lire la suite MasquerLe film est une adaptation du manga éponyme de Daisuke Igarashi. Le réalisateur avait à cœur d’être fidèle aux traits du manga, c’est en partie pourquoi il a choisi de mixer le dessin sur papier et l’animation numérique.
Les influences du réalisateur : Hayao Miyazaki, Akira Kurosawa, Stanley Kubrick.
Vous pouvez écouter cette interview du réalisateur pour en savoir plus sur le film.
Le saviez-vous ? Joe Hisaishi, le compositeur, a travaillé presque sur tous les films de Miyazaki.
Découvrez grâce à cet article le studio d’animation japonais 4°C, où est né le film.
Lire la suite MasquerNous vous invitons à découvrir d’autres films sur la thématique de la mer avec les parcours Histoire d’eau et Au fil de l’eau.
Quelques livres jeunesse :
- Autour de la mer :
Les Enfants de la mer de Daisuke Igarashi (cinq volumes)
La Petite Sirène d’Hans Christian Andersen
Incroyables abysses d’Elmodie
Océan d’Hélène Druvert et Emmanuelle Grundmann
- Sur les mythes de la création du monde :
18 contes de la naissance du monde de Françoise Rachmuhl
Les naissances du monde - Mythologies chinoise, indienne, égyptienne, romaine, et les héros grecs de Claude Helft, Jean-Charles Blanc et Florence Noiville
Les naissances du monde - Mythologies grecque, japonaise, celte, dogon et tibétaine de Florence Noiville, Claude Helft, Michèle Mira Pons et Anne Tardy
Quelques activités manuelles :
50 dessins d’animaux marins de Lee J. Ames et Warren Budd
Des livres pour apprendre à dessiner des mangas
Quelques applications numériques :
Plouf et Floup de Louis Rigaud, imagier de l’océan interactif
Phallaina de Marietta Ren, première bande défilée sur smartphone et tablette
Nous conseillons ce film à partir de 9 ans. Le récit est assez dense et aborde des questions métaphysiques.