Vous pensiez en avoir fini avec la famille Addams, une famille pour laquelle mort et souffrance riment avec plaisir ? Et bien, non ! Souvenez-vous : à la fin du premier opus, Morticia Addams annonce à son mari Gomez qu’elle attend un heureux événement. Mercredi et Pugsley, les deux aînés de la fratrie, ne sont pas vraiment ravis de l’arrivée de ce bébé. Ils décident tout simplement… de le tuer ! Afin de mieux surveiller leurs enfants, Morticia et Gomez partent à la recherche d’une baby-sitter. Mais Debbie Jellinsky, celle qui se présente au manoir Addams comme la nounou parfaite - ce qui veut dire chez les Addams, bizarre et déjantée - n’est pas forcément celle qu’ils espéraient…
Si le premier volet de La Famille Addams était placé sous le signe des retrouvailles entre Gomez et son frère disparu, cette suite est construite autour de l’arrivée d’un nouveau venu chez les Addams, nommé Puberté. À travers cette naissance, ce sont de nouveau les codes de la famille, certaines valeurs américaines, mais aussi le genre fantastique qui sont tournés en dérision.
Avec ce deuxième volet, les spectateurs ont le plaisir de retrouver la famille Addams, une famille bien farfelue. L’arrivée du nouveau petit Addams suscite la jalousie de Mercredi et son frère Pugsley, qui vont créer des jeux dangereux dans le but d’éliminer le bébé. Une nounou est donc nécessaire pour encadrer les enfants. Or, la nounou embauchée, diablement séduisante, semble très à l’aise dans le monde décalé des Addams… ce qui n’est pas sans déplaire à oncle Fétide, célibataire depuis toujours ! Le film laisse la part belle au personnage délicieusement froid de Mercredi et son imaginaire diabolique : jet d’enclume sur la tête du bébé, mise en scène autour du bébé fardé en Robespierre... Le couple Morticia-Gomez dévoile aussi encore dans cette suite tout leur sex-appeal et leur mortelle complicité ! Mais c’est l’oncle Fétide et son célibat qui se trouvent au cœur des Valeurs de la famille Addams. En effet, sa fortune est convoitée par la Veuve noire, qui se marie avec des hommes riches pour mieux s’en débarrasser !
Quel meilleur breuvage qu’un biberon rempli de vodka pour faire pousser la barbe de son nouveau né ? Quelle plus belle peluche qu’un ours empaillé aux crocs saillants ? Enfants jaloux jusqu’au crime, nounou sérial-killeuse, parents désinvoltes : à travers ces personnages, ce sont les valeurs de la famille américaine parfaite qui sont écornées. Liberté, tolérance, solidarité, religion, parcours universitaire prestigieux, c’est bien tout ce que les Addams détestent. Quoi de pire, en effet, pour un Addams que de devenir notable, avocat, dentiste, ou pire… président des Etats-Unis ! C’est surtout dans le camp de vacances où se rendent Mercredi et son frère (séjour orchestré par la Veuve noire !) que se trouvent raillées ces valeurs. Prônant le solidarité et la bonne humeur, les chefs de camp proposent un séjour dans la cabane d’harmonie. Autrement dit, un cauchemar pour les Addams ! Asociaux, Mercredi et son frère redoutent plus que tout le séjour dans cette cabane où ils seront forcés de regarder des films comme La Mélodie de bonheur et des Disney. Mais « la vengeance est un plat qui se mange froid » est une devise que la redoutable Mercredi pourrait bien parfaitement maîtriser !
Les motifs et personnages propres au genre fantastique, comme la créature de Frankenstein, le manoir, les boissons ou les créatures répugnantes sont aussi là pour nous faire rire. Le cousin Machin et la Chose en sont les plus belles illustrations.
Avec Les Valeurs de la famille Addams, famille et fantastique riment avec délire et non-conformisme !
Lire la suite MasquerSi la suite des aventures de la famille Addams vaut d’être vu, en plus du plaisir de retrouver l’imaginaire macabre de Mercredi, c'est pour la performance comique de Peter MacNicol en chef de camp de vacances où règne la tyrannie de la bonne humeur et de la solidarité… Tout ce dont les Addams ont en horreur !
Peter MacNicol est surtout connu pour son rôle de John Cage dans la série Ally McBeal, avocat timide qui parvient à préparer ses plaidoiries, enfermé dans les toilettes de son bureau, en convoquant Barry White dans la musique où il puise son inspiration et sa force rhétorique.
Au camp de vacances, Mercredi et Pugsley font la rencontre de Joel, un jeune garçon lui aussi asocial et allergique à tout, notamment à la bonne humeur collective imposée par des adultes qu’il trouve méprisables. À ce titre, le film peut dialoguer avec le film Moonrise Kingdom de Wes Anderson pour l’univers du camp et le monde des enfants, à la fois tendre et cruel.
Pour l’anecdote, la carte de la tueuse en série que Pugsley échange avec celle de Joel est celle d’Amy Fisher, une sorte de Lolita vénale qui fut accusée de tentative de meurtre dans une affaire de mœurs. Cette référence ne peut être connue que du public américain de cette époque.
Lire la suite MasquerL’univers macabre et parodique de la famille Addams dialogue très bien avec celui de Tim Burton pour ses personnages décalés, la dérision et l’univers fantastique. Avez-vous collecté votre badge Tim Burton ?
Côté littérature, profitez du film pour (re)lire avec vos enfants des titres des genres fantastique ou fantasy : http://www.babelio.com/livres-/fantastique/7
Avec le personnage de la Veuve noire et ses plans machiavéliques qui lui donnent un charme vénéneux, l’imaginaire noir de Mercredi et son frère et l’esprit de dérision distillé dans le film, nous le conseillons à partir de 8 ans.