Les deux courts métrages qui composent ce programme apprennent aux humains à composer avec des animaux imaginaires. Des terres des Aztèques aux steppes d’Asie et d’Afrique, nous y rencontrons deux créatures extraordinaires, un lion bleu et un serpent à plumes !
Lion bleu
Zoïa Trofimova, 2021, Russie, France, 18 minutes
Un paysan sauve la vie à un chaton. L’animal qu’il recueille grandit et devient un magnifique lion bleu, ce qui n’est pas du goût de tout le monde.
Louise et la légende du serpent à plumes
Hefang Wei, 2021, France, 29 minutes
Louise, 9 ans, emménage au Mexique avec sa famille. Loin de son pays et ses amis, elle n’a d’affection que pour Keza, son lézard. Mais ce dernier est étrangement attiré par un oiseau aux plumes chatoyantes.
Le programme de courts métrages dont le titre est emprunté au second film, Louise et la légende du serpent à plumes, a été composé autour de la figure de l’animal extraordinaire. Lion bleu, magnifiquement réalisé par Zoïa Trofimova, met en scène un paysan solitaire qui se prend d’affection pour un chaton qui se révèle être un lion. Sa couleur bleu, de même que le traitement graphique coloré inspiré des décors populaires russes, nous indique d’emblée que nous sommes dans un conte. Le film se déploie comme une fable contant l’histoire d’un animal qui, du fait de sa taille imposante, effraie un village au point d’en être exclu. Au péril de leur vie, homme et lion voguent de pays en pays, affrontant une nature sans pitié, la famine d’un peuple et la guerre. Au bout du chemin, le lion trouve refuge dans un univers enfin familier. Il est alors prêt à tout pour que son fidèle compagnon humain se sente à son tour comme chez lui.
À travers la métamorphose de son lézard prénommé Keza, la jeune Louise découvre un pan de la culture de son nouveau pays. Au Mexique, Keza renoue avec une part mythique et ancestrale de lui-même. Les écailles brillantes qu’il dissémine un peu partout sont le signe de son appartenance à la légende. Avec l’aide du jeune Arturo, de Diego (un catcheur professionnel arborant un costume de jaguar) et des conseils de la Abuela, la grand-mère d’Arturo, Louise brave les épreuves qui lui permettront d’accepter le changement.
Les deux films ont ainsi en commun de mettre en scène des humains prêts à se sacrifier pour l’animal. Qu’ils soient de compagnie, d’élevage (vaches laitières, poules) ou de bât (bœufs, chevaux, ânes), les animaux tendent à vivre sous le joug des hommes. Ici, le vieil homme utilise la force du lion en bonne entente avec l’animal et une jeune fille abandonne son animal de compagnie à sa nature magique. Bien qu’emprunts de fantaisie, mettant en scène sirènes, centaures, dragons et serpents à plumes, les deux récits offrent une vision précieuse du vivre ensemble et de la relation entre les humains et les bêtes à travers une grande richesse graphique. Que l’on soit dans les steppes russes, en Asie, en Afrique avec le lion bleu ou au Mexique avec Louise et Keza, nous parcourons de vrais tableaux et ressortons enchantés par les couleurs et les sons qui nous ont fait voyager à travers le monde.
Les deux films sont fortement emprunts de l’imagerie et des récits traditionnels des pays qu’ils évoquent.
« QuetzalCoatl » est un nom qui, en langue aztèque, signifie serpent à plumes. Divinité majeure de la civilisation ancestrale mexicaine, il symbolise la vie, la fertilité et la lumière.
« Tezcatlipoca » désigne un jaguar sombre à quatre yeux, divinité inquiétante de la culture mexicaine, il a le don de semer le chaos.
Dans leur voyage, le paysan et le lion rencontre un dragon jaune. Figure emblématique de la culture chinoise, le dragon jaune est bienveillant et symbolise la chance, le courage et le pouvoir.
Le dessin de Zoia Trofimova est fortement inspiré des loubki (loubok au singulier), des gravures sur bois qui relatent avec des graphismes simples et des couleurs chatoyantes contes, histoires religieuses ou populaires russes.
Dès 5-6 ans, les enfants apprécieront les enjeux et la force visuelle de ces deux courts métrages mettant en scène hommes et animaux.