Mes voisins les Yamada séduit avant tout par son originalité : que ce soit par la technique d'animation utilisée, le découpage en histoires sans lien entre elles, et la multiplicité des thématiques abordées, le film se démarque très clairement de la production habituelle de films d'animation, y compris au sein du studio Ghibli. Par son sujet, le film permet à Takahata de déployer le meilleur de son art : son goût pour la sociologie et l'évolution de la société japonaise, sa science si particulière de « l'expressivité » en animation, sa facilité à recycler des techniques narratives et visuelles traditionnelles, pour résumer sa très grande liberté. Si les saynètes ont toutes pour héros les membres de la famille Yamada, elles ont chacune leurs couleurs, leur ton, leur souffle. Les envolées sont nombreuses, Takahata sachant mieux que personne insuffler poésie et liberté dans le quotidien. Le fait de raconter des histoires multiples, au lieu de disperser le film, permet en effet de jouer sur une palette émotionnelle très riche. Mieux, en ponctuant le film de « Haikus » - des poèmes japonais très courts – il inscrit la destinée des Yamada dans la marche du monde, et les fait accéder ainsi à l'universel. Par sa profondeur, sa richesse, et sa liberté, Mes voisins les Yamada est plus qu'une curiosité : c'est un véritable classique...

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