À la veille de partir en vacances, la famille du jeune Bébert fait ses achats à Paris. Son grand frère, davantage préoccupé par les jeunes filles, finit par perdre Bébert dans un wagon détourné du sien. Entre les mains des agents de la SNCF, Bébert multiplie les facéties.
Bébert et l'omnibus fait partie des classiques du cinéma français qui ont traité l'enfance avec une grande subtilité et un humour explosif. Le jeune acteur qui avait joué le Petit Gibus dans La Guerre des boutons, se retrouve ici dans les aventures trépidantes d'un garçon au caractère fort face aux adultes malgré sa bouille d'ange à qui l'on pardonnerait tout. Autour de ses bêtises, de ses caprices, Bébert entraîne les adultes qui croisent sa route dans des situations toujours plus folles et délirantes, alors qu'il est comme un Petit Poucet perdu en quête de sa famille.
Cette comédie endiablée est portée par toute une pléiade d'acteurs comiques talentueux dont le jeune Jacques Higelin dans le rôle du grand frère, Jean Lefebvre, Pierre Mondy, Michel Serrault, Jean Richard ainsi que toute la troupe des acteurs qui joueront quelques années plus tard les gendarmes de la série Le Gendarme de Saint-Tropez, à l'exception de Michel Galabru et Louis de Funès. Autour de cette comédie irrésistible sur l'enfance, les acteurs adultes qui se succèdent dans les séquences sont tous très drôles dans des registres comiques distincts, notamment Michel Serrault et Jean Lefebvre, ou encore Tsilla Chelton, inoubliable Tatie Danielle quelques décennies plus tard, qui joue ici une voyageuse qui ne cesse de parler de maladies.
Le film est aussi l'opportunité de découvrir la France des années 1960 à travers la société de consommation dans les grands magasins parisiens (ici, La Samaritaine), les chemins de fer de la SNCF au temps des locomotives à vapeur, les familles nombreuses vivant en périphérie de Paris pour qui les vacances constituent un grand rituel au sein d'une année laborieuse. Cette comédie qui fait toujours rire plus d'un siècle après sa réalisation est également un document exceptionnel pour redécouvrir toute une époque historique : celle où les grands-parents des enfants de 2019 étaient encore de jeunes enfants.
Les plus jeunes prendront plaisir à voir un personnage qui remet en cause avec humour l'autorité des adultes fondée sur des contradictions, toujours avec tendresse et un amour profond, comme les enfants le sont à l'égard de leurs parents aimés.
Lire la suite MasquerYves Robert, le réalisateur de Bébert et l'omnibus, est également celui de La Guerre des boutons mais aussi de nombreuses comédies populaires comme Alexandre le bienheureux (1968), Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972), Un éléphant ça trompe énormément (1976), La Gloire de mon père (1990), etc. Le chanteur Jacques Higelin, ici jeune acteur, joue le rôle du grand-frère de Bébert dans le film.
Une biographie à lire sur Yves Robert : Yves Robert, Un homme de joie. Dialogue avec Jérôme Tonnerre, Paris, Flammarion, 1996, 394 p. (ISBN 2-08-067240-1)
La filmographie d'Yves Robert sur le site IMDb.
Découvrez le film Zazie dans le métro de Louis Malle ainsi que La Guerre des boutons d'Yves Robert avec le Petit Gibus.
Un autre personnage de la littérature jeunesse où un enfant fait d'affreuses misères à ses parents : Max et les Maximonstres de Maurice Sendak.
Lire la suite MasquerUn film à partager en famille avec des enfants à partir de 6 ans, sans avoir peur toutefois de quelques mots grossiers lancés par Bébert lui-même.