Icare
Sur l’île de Crète, Icare aide son père Dédale, grand inventeur au service du cruel roi Minos. Lors d’une exploration près du palais de Cnossos, Icare découvre un jour un jeune enfant à tête de taureau prénommé Astérion, avec qui il se lie d'amitié, dialoguant avec lui par télépathie. Mais le destin bascule quand ce dernier est emmené dans un labyrinthe. Icare pourra-t-il sauver son ami et changer le cours d’une histoire écrite par les dieux ?
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Si les récits mythologiques de la Grèce antique sont plus ou moins connus notamment à travers quelques grands noms héroïques, le personnage d’Icare n’est évoqué qu’à travers sa chute. D’où l’enjeu de ce film qui est dédié à ce jeune homme autour d’une libre interprétation du récit mythologique. Ainsi, Icare devient ici le grand ami de celui que l’on appellera Le Minotaure et qui sera enfermé dans un labyrinthe pour terroriser Athènes et ses jeunes adultes sacrifiés. On retrouve également ici Minos, Dédale, Pasiphaé, Thésée, Ariane comme dans les histoires originales, mais avec une attention toute particulière à Icare. Celui-ci est de plus en plus sensible à l’injustice du roi Minos qui condamne l’innocent Astérion, fruit défendu des amours de son épouse Pasiphaé, à devenir le monstre du labyrinthe.
Cette nouvelle adaptation redonne le goût de l’aventure des récits classiques à l’instar des films de Rémi Chayé (Tout en haut du monde, Calamity) et Tomm Moore (Brendan et le secret de Kells, Le Chant de la mer, Le Peuple loup). Elle assume également l’aspect dramatique des récits mythologiques tout en s’intéressant plus particulièrement aux personnages marginalisés comme Astérion/le Minotaure. Dès lors, les monstres ne sont plus ce que l’on pense, notamment Thésée et Ariane qui sont d’habitude au centre de l’histoire sont ici peints selon un regard plus critique.
L’animation est ici au service d’une reconstitution plutôt fidèle de la Crète de l’Antiquité puisqu’elle s’inspire des traces archéologiques de cette civilisation. Les décors sont ainsi réalisés avec soin et mis en valeur avec la lumière chatoyante propre au cadre méditerranéen.
Une animation qui mélange 2D et 3D
« J’ai étudié toutes les techniques d’animation et travaillé pour des studios aux traditions très opposées, des figurines de pâte à modeler d’Aardman à la 3D léchée de Pixar, pose Carlo Vogele. Pour Icare, j’ai cherché une voie qui synthétise diverses techniques ». Extrait du dossier de presse édité par Bac Films.
Le réalisateur Carlo Vogele
Né en 1981 au Luxembourg, le réalisateur Carlo Vogele a suivi une formation à l’école des Gobelins à Paris avant de s’aventurer dans un parcours multiforme, des studios Aardman à Bristol (studio spécialisé dans l'animation en stop-motion en pâte à modeler dont les personnages les plus connus sont Wallace et Gromit et Shaun le mouton) jusqu’à Pixar en Californie où il reste pendant 8 ans (participant à des films tels que Toy Story 3, Rebelle, Cars 2, Monstres Academy, etc.). Revenu en Europe en 2016 pour développer une technique d’animation hybride, Icare est son premier long métrage en tant que réalisateur.
Dans un entretien, Carlo Vogele explique avoir souhaité réinterpréter la morale de l'histoire d'Icare : « Je pense que la morale du mythe « il ne faut pas aller trop vite trop haut au risque de se brûler » peut être mal comprise. Elle pourrait inciter à ne pas croire en ses rêves, à ne pas être curieux. Cette interprétation ne me convenait pas, donc le film raconte une autre histoire d’Icare, sans morale. D’ailleurs, si on lit bien la mythologie, on se rend compte que tout ce qui arrive aux personnages est décidé d’avance. Ce sont les dieux qui agissent selon leurs caprices. Tout est un peu aléatoire. Et quand la décision tombe, l’avenir est inéluctable. C’est là que nous avons pris plaisir à imaginer un Icare qui semble se jouer du destin. »
Pour prolonger la découverte du film, découvrez ce parcours interactif réalisé par les Les ChatBots du cinéma (Bruno Atlan, Anne Pouliquen, Marie Durand) : https://www.mr-bot.fr/icar.
Un film à voir à partir de 8 ans ou plus en fonction de la sensibilité du public, en raison de la fin tragique du héros.
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