Friendless est un jeune homme sans le sou qui décide de quitter la grande ville pour tenter sa chance dans l’ouest. Dans un ranch perdu au milieu des plaines, il fait la rencontre de Brown eyes, une jeune vachette qui devient son amie.
Issu d’une famille d’artistes, Buster Keaton joue dès son plus jeune âge dans les pièces de ses parents. Il incarne ensuite des personnages comiques dans des courts métrages très en vogue au début du XXᶱ siècle au côté de Fatty Arbuckle, puis commence à en écrire et en tourner lui-même. Dans la décennie 1920, il réalise une dizaine de longs métrages. Ma vache et moi, son sixième long métrage, sort du lot dans sa filmographie.
Renommé pour son visage blême et impassible, Buster Keaton a un corps élastique qui semble capable de toutes les pirouettes. La plupart de ses films présente des héros malchanceux à la poursuite d’une belle. Dans Ma vache et moi, la belle est une vache et les acrobaties sont moindres que dans des films comme Sherlock Junior ou La Mécano de la générale. Ici, Buster se laisse attendrir par une vache. Cette relation est bien sûr le prétexte d’une série de gags – la scène de la traite, celle du marquage ou encore des bois de rênes –, mais c’est surtout l’affection entre l’homme et l’animal qui est au cœur du film, occasion pour Keaton de s’illustrer dans un registre qu’on lui connaît moins : le pathos. En avance sur son temps, ce film met en scène un homme sensible, prêt à tout pour sauver un animal. Dans la scène finale mémorable, Friendless au grand cœur se retrouve poursuivi par des milliers de vaches et taureaux dans Los Angeles.
On y retrouve bien sûr un art que Keaton manie à merveille : le décalage. On s’attend à ce qu’il craigne le serpent à sonnette, mais ce sont les lièvres qu’il craint, on s’attend à ce qu’il soit chargé par les taureaux, mais il les évite sans même s’en rendre compte, on s’attend à ce qu’il veuille épouser la fille du propriétaire du ranch, mais c’est la vache qu’il veut. Nos attentes sont déjouées et le rire survient, pour notre plus grand plaisir de spectateur !
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Buster Keaton
Selon la légende, Joseph Frank Keaton (1895-1966) fait alors qu’il est enfant une chute spectaculaire dans un escalier, un ami de la famille s’exclame alors « What a buster ! » (« Quel casse cou ! »). Buster Keaton est né – en même temps que le cinéma dont la première projection a lieu en décembre 1895 à Paris.
Les décors
Le film a été tourné en partie en décors réels dans le désert de l’Arizona. Il y faisait tellement chaud que la pellicule faite de nitrocellulose fondait à l’intérieur de la caméra. Buster Keaton et son équipe mettent alors au point une système de réfrigération de la pellicule attachée à la caméra.
L’interprète
Il a fallu plusieurs jours à Buster Keaton pour faire connaissance avec son héroïne, la vachette. À force de paroles, de gestes tendres et de gourmandises, il réussit à lui faire jouer les actions qu’il souhaitait pour le film.
Sur Benshi, vous pouvez découvrir Le Dernier Round, film de Keaton tourné en 1926, un an après Ma vache et moi. Buster y incarne un champion de boxe en totale imposture ! Pour en savoir plus sur Buster Keaton, vous pouvez proposer à vos enfants la lecture de : Buster Keaton, le mécano du cinéma d'Hélène Deschamps, un court livre illustré par Anastassia Elias aux éditions À dos d’âne.
À partir de 6 ou 7 ans du fait de la lecture des cartons et de la relative complexité de l’intrigue.