Miraï, ma petite sœur
Rédigée par Laetitia Scherier

Miraï, ma petite sœur

De Mamoru Hosoda - 1h38 - 2017 (Japon)
Miraï, ma petite sœur
à partir de 8 Ans

Synopsis

Kun mène une vie simple et heureuse avec ses parents à Yokohama. A quatre ans, son univers se limite à sa maison et à sa grande salle de jeu, ainsi qu’au bout de jardin qui les relie. Son quotidien va être totalement bouleversé par la naissance de sa petite sœur, Miraï. Le petit garçon a alors bien du mal à s’attacher à ce nouveau membre de la famille, qui semble monopoliser toute l’attention de ses parents. Avec son chien, son complice de toujours, il se réfugie au pied du grand arbre de son jardin. Entre magie et imagination, Kun va vivre de surprenantes aventures et découvrir son histoire passée et à venir, pour mieux appréhender sa nouvelle vie.

Rédigée par Laetitia Scherier
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Mamoru Hosoda nous dresse ici le portrait d’une famille japonaise moderne : la mère de Kun retourne rapidement travailler après son retour de la maternité, tandis que son père reste au foyer pour s’occuper des enfants, tout en tentant de travailler sur ses projets d’architecte, entre deux biberons. Pour son huitième long métrage, ce réalisateur de films d’animation désormais incontournable nous offre une nouvelle fois ce qu’il sait faire de mieux : un récit sur l’enfance, la quête d’identité et l’exploration du lien familial.
L’arrivée d’un frère ou d’une sœur au sein d’une famille peut être vécue comme un abandon pour le ou les autres enfants. En ce sens le comportement du jeune Kun, qui va tour à tour rejeter, apprivoiser et accepter la petite Miraï, a des allures de reportage sociologique tant il est réaliste. L’enfant y est représenté dans son entièreté, sans compromis, avec ses premières expériences et ses émotions sans filtre, propres à l’enfance : apprendre à faire du vélo sans les petites roues, les câlins et les colères, la capacité de passer en une seconde du chagrin à l’éclat de rire, et les étapes nécessaires pour créer un lien affectif avec une petite sœur qu’il n’a pas désirée. Si certains enfants s’identifieront à Kun, il n’est cependant pas nécessaire d’avoir vécu la situation pour se prendre d’affection pour le petit garçon. Cette ode à l’enfance et à l’imagination enfantine va alors, comme toujours chez Hosoda, être sublimée par l’apparition d'éléments fantastiques. Pendant ses instants de tourmente, Kun va trouver refuge dans son jardin, au pied d’un grand arbre, symbole de sa généalogie. Celui-ci va devenir le déclencheur du passage du réel au fantastique, et le lieu de rencontre entre passé, présent et avenir. Guidé par son fidèle chien, qui n’aura de cesse de nous surprendre avec humour, le petit garçon va rencontrer son histoire et celle de sa famille, ainsi qu’une étrange adolescente au caractère bien trempé. Ce n’est pas un hasard si le réalisateur a baptisé la petite sœur de Kun « Miraï », car en japonais cela signifie « l’avenir ». Mais nous ne vous en dévoilerons pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte !

Si Miraï, ma petite sœur captivera les jeunes spectateurs adeptes de récits plein de fantaisie, il ne pourra pas laisser insensibles les parents. Le film intégre, tout au long du récit, les difficultés et interrogations rencontrées par tous les membres de la famille. Ajoutons à cela une sublime animation aux tons principalement pastels, proposant plusieurs styles graphiques pour figurer le passage au fantastique, il en ressort une œuvre juste et délicate, à découvrir de toute urgence en famille.

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Mamoru Hosoda étudie à l’université des Arts de Kanazawa. En 1991, il rejoint le studio Toei Animation en tant qu’animateur et collabore sur de nombreuses séries telles que Dragon Ball Z ou Sailor Moon. Il travaille ensuite en tant que story-boarder, puis réalise son premier long métrage en 1999 (Digimon - Film 1). Souhaitant travailler sur des projets plus personnels que des films dérivés de sagas populaires (Digimon Adventure et One Piece), Hosoda quitte la Toei et travaille pour le studio « Madhouse », où il réalisera La traversée du temps et Summer Wars, avant de créer son propre studio en 2011 qu’il baptise « Studio Chizu ». Miraï, ma petite sœur est son huitième long métrage.

Miraï signifie « futur » ou « avenir », mais il s’agit également d’un prénom. Aussi le titre japonais, Mirai no mirai, pourrait se traduire par « La Miraï du futur ». Pour simplifier le titre, celui-ci a été transformé en Miraï, ma petite sœur pour sa sortie française.

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Les bonnes raisons de voir le film

  • 1 L’universalité du récit principal, touchant et réaliste
  • 2 L’humour des séquences fantastiques
  • 3 La beauté de l’animation, qui nous offre de vrais moments de grâce
  • 4 Découvrir un nouveau film du grand Mamoru Hosoda !

Pour quel public ?

Hormis une très courte scène de guerre, lorsque Kun entrevoit le passé de son grand-père, qui pourrait gêner les jeunes spectateurs sensibles, le film peut être accessible dès 6 ans. Cependant son propos et son traitement narratif, avec de constants aller-retours entre présent et avenir, risque d’être compliqué à suivre dans son intégralité. Aussi, pour apprécier pleinement ce très beau film, nous vous le recommandons plutôt à partir de 8 ans, et de préférence en version originale sous-titrée, bien sûr !

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