Moong-chi est un chien qui aime ses maîtres et n'arrive pas à croire et à accepter qu'il a été abandonné en pleine nature par ceux-ci… Ses nouveaux compagnons d’aventure, d’autres chiens abandonnés, vont lui apprendre à vivre en communauté et à survivre en trouvant leur propre nourriture. Solidaire et déterminée, la petite bande de chiens errants va peu à peu réapprendre à se débrouiller seule et découvrir la liberté.
Le cinéma d’animation coréen est plutôt rare et méconnu en France. Il faut revenir quelques années plus tôt avec Lili à la découverte du monde sauvage (2011), sorti discrètement en salles en France, et qui se trouve être écrit et réalisé par ceux à qui l’on doit à présent Nous, les chiens.
On retrouve dans les deux films le thème d’animaux domestiques qui, accueillis par des animaux sauvages, aspirent à une nouvelle vie libre loin des hommes même si celle-ci n’est pas plus simple non plus. De ce point de vue, le film a le souci de raconter avec réalisme cette histoire autant dans les situations auxquelles les chiens peuvent être confrontés en pleine nature, traqués notamment par des êtres humains hostiles, que dans leurs représentations à l'image, qui permet de distinguer différentes races. La survie des chiens domestiques dans un milieu sans hommes fait notamment penser au cadre du récit de L’Île aux chiens (2018) de Wes Anderson, par la force de son scénario, le sens de l’aventure et le souci plastique de représenter les personnages comme les décors d’une manière totalement inédite. En l’occurrence, Nous, les chiens s’inscrit pleinement dans la tradition picturale coréenne, notamment dans les paysages mis en valeur par les formes et les lignes. Le travail artisanal de la main du dessinateur est encore bien présent dans ce film qui n’utilise qu’avec parcimonie et de manière adéquate les techniques d’animation proposées par l’informatique.
Il en résulte un très beau film, autant par son animation que par le récit épique d’une troupe de chiens abandonnés en quête d’un paradis perdu, dans la réalité historique de la Corée du Sud actuelle où même la division avec son voisin du Nord est évoquée.
Lire la suite MasquerLe graphisme du film se situe en parfaite harmonie entre une animation 2D pour les décors et les paysages et la 3D pour les personnages, le tout s'inscrivant dans une tradition picturale coréenne : un parti pris esthétique fort qui se distingue de l'animation du voisin japonais. Les réalisateurs avaient déjà mis en pratique ce type d'animation sur leur premier long métrage Lili à la découverte du monde sauvage, qui fait d'ailleurs l'objet d'un grand clin-d'œil dans Nous, les chiens, notamment avec le doudou d'un chien qui n'est autre que l'un des personnages de ce précédent film.
Le thème des animaux domestiques retrouvant leur liberté a été maintes fois abordé au cinéma et pas seulement du côté du monde canin, mais aussi avec des poules avec Chicken Run.
Quant aux chiens errants, on retrouve ce thème chez Disney avec Les 101 dalmatiens ou encore dans le plus récent L'Extraordinaire Voyage de Marona d'Anca Damian. Destiné aux plus grands, on peut encore citer le film d'animation britannique The Plague Dogs (1982) de Martin Rosen où il est question d'expériences animales et le salut que les chiens ne peuvent trouver qu'en dehors du monde humain.
Le film peut être vu à partir de 7/8 ans en tenant compte de la sensibilité de chacun, face à une histoire dans laquelle des animaux sont confrontés à des dangers divers émanant notamment d'humains hostiles.