Retour sur la 77ᶱ édition du Festival de Cannes
La 77ᶱ édition du Festival de Cannes s'est déroulée du 14 au 25 mai. Alors que la ville remballe le tapis rouge et range les appareils photos, Benshi vous propose un retour à hauteur d'enfant sur l'un des plus grands rendez-vous du cinéma au monde, où le septième art y brille de mille feux.
Palme d'honneur au Studio Ghibli 
Habituellement, la Palme d'honneur du Festival est décernée à une personne physique pour récompenser l'intégralité de son œuvre et sa contribution à l'histoire du cinéma, comme Jean-Paul Belmondo (L'Homme de Rio), qui l'a reçue en 2002, ou encore Jeffrey Katzenberg, cofondateur de la société DreamWorks Animation (Chicken Run, Wallace & Gromit : Le mystère du lapin-garou) qui a obtenu la sienne en 2017.
Pour la première fois, le Festival de Cannes a récompensé un studio, et pas n'importe lequel : le Studio Ghibli, pionnier de l'animation japonaise fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata en 1985. Un beau cadeau pour souffler prochainement les quarante ans du studio ! La dernière apparition du Studio Ghibli sur la croisette remonte à 2016 avec l'avant-première de La Tortue Rouge, qui avait remporté le prix spécial Un Certain Regard.
Cette cérémonie pleine d'émotions a permis de redécouvrir les œuvres qui ont marqué de nombreux enfants et qui continuent d'émerveiller les plus grands, du tout premier film signé Ghibli Le Château dans le ciel à la dernière sortie en date Le Garçon et le Héron, grand retour du maître de l’animation auquel nous avions consacré un article.
Cette Palme d'honneur récompense non seulement les œuvres du studio, mais également le Musée Ghibli, situé à Tokyo, ainsi que son parc basé à Nagakute, en périphérie de la ville de Nagoya. Gorō Miyazaki, réalisateur des Contes de Terremer et La Colline aux Coquelicots, est venu tout droit du Japon pour monter les marches du tapis rouge et récupérer ce prix honorifique. Il était également accompagné de l'actuel vice-président du studio, Kenichi Yoda. Malgré l'absence du père Miyazaki, ce dernier a tenu à remercier le Festival ainsi que l'ensemble de ses admirateurs dans un message vidéo surprise.
En retour, le Studio Ghibli a souhaité offrir un cadeau au public cannois présent en salle : la diffusion de quatre courts métrages inédits réalisés par Hayao Miyazaki, des films qui n'avaient jamais auparavant été diffusés en dehors du Japon ! Benshi a eu le privilège d’assister à cette projection unique :
Mei et le Chatonbus (2002), où nous suivons la virée nocturne de la petite Mei à bord du Chatonbus, nul autre que le fils du fameux Chatbus ! Une courte suite à Mon Voisin Totoro qui ravira les fans du long métrage, leur permettant de retrouver leurs personnages préférés !
À la recherche d’une maison (2006), où nous accompagnons une jeune aventurière et ses rencontres avec les esprits de la nature. Les effets sonores du film ont été réalisés à la voix humaine et sont retranscrits à l'écran sous forme d'onomatopées animées.
M. Pâte et la Princesse Œuf (2010). Une sorcière découvre un œuf vivant et contraint cet être à une vie malheureuse de domestique. Cet œuf, qui est en réalité une princesse, sera libéré par un bonhomme en pâte à pain, afin qu'elle puisse enfin rejoindre son royaume.
Boro la petite chenille (2018). Également sonorisé par des bruits de bouche, le plus récent des quatre courts métrages suit les premiers pas d'une chenille, qui tente de se faire une place dans le vaste monde qui s'offre à elle.
On retrouve dans ces quatre films les thèmes de prédilection du réalisateur tels que la préservation de l'environnement, l'entraide, ainsi que de nombreux clins d'œil à l'univers Ghibli qui ont plus que ravi les fans !
Cette belle cérémonie, qui s'est déroulée le lundi 20 mai, est à retrouver en replay via le lien suivant !
Cannes s'anime !
Cette année, l'animation avait une place de choix au Festival, ce qui accorde d'autant plus de légitimité aux prouesses artistiques et techniques du genre.
La sélection comprenait des noms bien connus de Benshi tels que Claude Barras (Ma vie de courgette) et son nouveau film en marionnettes Sauvages, Vincent Paronnaud (Persepolis) sur l’adaptation de sa propre bande dessinée Angelo dans la forêt mystérieuse, en coréalisation avec Alexis Ducord (Zombillénium), ou encore l’un des pionniers de l’animation française Jean-François Laguionie (Gwen et le livre de sable, Le Tableau) qui fait son grand retour avec un long métrage autobiographique d’une grande tendresse, Slocum et moi.
À noter également la nomination Un Certain Regard de l'aventure à quatre pattes Flow par le réalisateur letton Gints Zilbalodis (Ailleurs), ou encore la présence d'une production franco-japonaise à la Quinzaine des réalisateurs, Anzu, chat-fantôme réalisé par Yoko Kun et Nobuhiro Yamashita. Cette dernière était suivie d’une séance de questions-réponses en présence d’une petite peluche du chat-fantôme !
Les films d’animation mentionnés étant également à l'affiche du Festival international du film d'animation d’Annecy, on vous en parlera plus en détails dans les prochains semaines !
Les parapluies de la croisette
Nous tenons enfin à mentionner un autre anniversaire. À l'occasion des soixante ans de la comédie musicale Les Parapluies de Cherbourg, le Festival de Cannes a tenu une projection du film en version restaurée 4K ! Ce classique de Jacques Demy avait déjà conquis public et jury lors de sa sélection en 1964 en remportant la Palme d'or cette année-là. Vous pourrez redécouvrir ce beau film sur Benshi dès le 1er septembre !
